Depuis la démission mardi de Jérôme Cahuzac, le concert de louanges ne cesse pas. M. Pierre Moscovici, ministre de l’Economie et des Finances a encore déclaré aujourd’hui que « Jérôme Cahuzac a fait un travail remarquable ». Il faut stopper ce mensonge.
Si les faits de blanchiment de fraude fiscale sont avérés, ils sont encore plus graves concernant un ministre du budget. Accordons à Jérôme Cahuzac, puisqu’il le demande, le bénéfice du doute. Les faits sont cependant troublants.
Plus fondamentalement, M. Cahuzac fut un très mauvais ministre du budget. Il a menti pendant six mois sur la prévision de croissance de la France pour 2013, au mépris de toute évidence. Il s’est également montré incapable d’assurer le respect par la France de son engagement d’un déficit budgétaire limité à 3% du PIB.
Tout aussi scandaleuses sont les conditions de la démission de Monsieur Cahuzac. L’Elysée a en effet officiellement annoncé que « le président de la République a mis fin aux fonctions de M. Jérôme Cahuzac, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, chargé du budget, à sa demande ». Pourtant, l’article 8 dispose que le président de la République nomme et met fin aux fonctions des ministres « sur proposition du Premier ministre ». Le président Hollande vient donc de modifier la Constitution par communiqué. Il a commis cette forfaiture par amitié pour M. Cahuzac et pour rabaisser son Premier ministre, au mépris de tout droit.
Si nous voulons sauver notre démocratie, il est urgent de mettre un terme à la République de complaisance et de faire advenir la République de responsabilité.
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