Notre démocratie va mal. Le sondage publié hier par le Centre de recherches politiques de Sciences-Po (Cevipof) constitue une nouvelle alerte : 69% des Français considèrent qu’elle ne fonctionne pas bien et 87% que les responsables politiques ne se préoccupent pas de ce qu’ils pensent !
Comme l’ont récemment illustré les mouvements des Bonnets rouges, des Pigeons ou de la Manif pour tous, le pouvoir et les partis actuels sont à la traîne d’une opinion publique qu’ils ne savent ni saisir, ni représenter et encore moins guider.
Ce dessèchement de la vie politique française est grave. La désaffection des citoyens à l’égard des pouvoirs publics et de leurs représentants a toujours fait le lit des dictatures.
Notre système institutionnel continue à fonctionner car son architecture est saine. Mais il tourne désormais à vide du fait de l’absence de renouvellement des personnels politiques, de l’enchevêtrement des intérêts personnels et de la fossilisation des organisations. Derrière les scandales, les dérives et les blocages, ce ne sont pas les institutions, mais les pratiques qui sont en cause.
Notre République a besoin d’air. Il lui faut un souffle nouveau. Après 55 ans, nous devons casser les situations de rente et réhabiliter la notion de service en politique. C’est en mettant un terme à la professionnalisation de la vie politique et en renouvelant fréquemment les personnels que nous y parviendrons.
Dans cette perspective, différentes réformes sont indispensables :
– le non cumul absolu des mandats électifs, sans dérogation ;
– la démission préalable de tout élu se portant – en cours de mandat – candidat à un autre mandat ;
– l’impossibilité pour tout élu d’enchaîner plus de deux mandats successifs ;
– l’obligation pour tout parti de présenter au moins 25% de nouveaux candidats, en position éligible, à chaque élection :
– l’abaissement à 70 ans de l’âge limite de candidature à une élection ;
– la réduction à 400 du nombre de députés et à 120 du nombre de sénateurs ;
– l’obligation faite à tout élu condamné pour des faits liés à son action politique de démissionner de l’ensemble de ses mandats électifs, même s’il fait appel ;
– la prohibition de la nomination de tout conjoint, compagnon, ex, ou enfant de président de la République, Premier ministre, ministre ou responsable d’exécutif local à tout poste dépendant du pouvoir de nomination de ce dernier ;
– l’obligation pour tout fonctionnaire nommé ministre ou élu parlementaire ou responsable d’exécutif local de démissionner de l’administration.
Ces mesures permettront de revitaliser la République. Aucune d’elles n’impose de révision constitutionnelle. De simples lois ou lois organiques suffiraient. Ne manquent que la volonté et le courage !
Comme le soulignait le Général de Gaulle dans son discours de Bayeux du 16 juin 1946 « Prenons-nous tels que nous sommes. Prenons le siècle comme il est. Nous avons à mener à bien, malgré d’immenses difficultés, une rénovation profonde qui conduise chaque homme et chaque femme de chez nous à plus d’aisance, de sécurité, de joie, et qui nous fasse plus nombreux, plus puissants, plus fraternels. »
67 ans plus tard, le combat est le même.
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