Michel Sapin a annoncé jeudi que la France ne respecterait pas ses engagements du Pacte de stabilité. Il est d’ores et déjà prévu que les dépenses de l’Etat, avant nouveau dérapage, s’élèveront à 388,5 milliards d’euros (hors charge de la dette et pensions) en 2017 contre 385,9 milliards d’euros dans la loi de finances initiale en 2016…
C’est une faute contre la France, alors que la Cour des comptes a alerté il y a encore huit jours le pouvoir contre le risque de nouvelle dérive des dépenses publiques. Comme elle l’a noté, nous faisons dorénavant partie des rares pays européens où l’endettement poursuit sa progression.
C’est d’autant plus grave que le poison lent du Brexit menace aujourd’hui la reprise et fait peser des menaces sur la stabilité de l’euro, donc sur notre capacité de refinancement. La fermeture la semaine dernière de fonds immobiliers importants, qui rappelle celle de 2007, est un signal d’alerte qui aurait dû amener nos dirigeants à la plus grande vigilance. Loin de cela, ils ont préféré accélérer sur la voie de prodigalité…
Jusqu’au bout, François Hollande et son gouvernement auront fait le choix du clientélisme et de leurs intérêts électoraux à court terme contre celui de la nation, de l’avenir et de sa jeunesse. Demain, c’est nous tous qui devrons redoubler d’efforts pour rattraper les conséquences de ce quinquennat perdu !
C’est une faute plus lourde encore contre l’Europe ! En se comportant en pieds nickelés de l’Union, cherchant à tirer profit de la crise ouverte par le Brexit pour se soustraire à nos engagements et échapper aux règles communes, nos gouvernants confirment qu’ils n’ont que faire de l’Union et de son avenir.
La Commission vient à juste de raison de renvoyer aux chefs d’Etat et de gouvernement européens la décision de sanctionner éventuellement l’Espagne et le Portugal pour leurs dérapages budgétaires l’an dernier. Comment pourrions-nous le faire désormais ? Alors que notre pays devrait montrer l’exemple, il se signale, à cause de nos dirigeants, par son indiscipline et son irresponsabilité.
L’agenda des membres de l’exécutif témoigne du caractère totalement secondaire pour eux de la crise européenne actuelle. Commémorations, évènements sportifs et inaugurations locales sont autrement prioritaires. L’histoire les jugera sévèrement. Par leur incompétence, leur inconséquence et leur manque de vision, ils sont en train de ruiner l’édifice patiemment construit depuis 1950.
Il nous appartiendra demain de reconstruire. Dans l’intérêt de la France et de l’Europe entière, le temps presse !