Chers Amis,

Rien n’est joué. À quatre mois du premier tour de l’élection présidentielle, nul ne peut prédire qui sera élu, en mai 2017, à la tête de la France. Le fait que six Français sur dix rejettent les mesures de baisse des dépenses publiques qui sont au cœur du programme Fillon montre que la victoire annoncée par les journalistes est très loin d’être acquise.

La volatilité du vote des électeurs trouve sa source dans la défaillance des élites politiques et l’immense abîme qui sépare leurs discours de leurs actes dès qu’ils sont au pouvoir. Comment croire d’anciens Premiers ministres ou ministres, qui semblent avoir découvert les problèmes de la France au lendemain de leur cessation de fonctions ?

La victoire de Donald Trump comme le renvoi de Matteo Renzi ont une même cause. Le rejet par les peuples de programmes réformistes, dont ils ont eu le sentiment qu’ils ne leur profiteraient pas. Ils ont décidé de tenter d’autres aventures parce qu’ils étaient las des promesses non tenues et des sacrifices jamais récompensés.

La France mérite mieux. Il serait stupide qu’elle perde cinq années de plus ou qu’elle se lance dans de funestes aventures parce que la droite s’est enfermée dans une posture exigüe et catégorielle. Aujourd’hui, nous devons transformer en profondeur notre pays pour lui permettre de repartir de l’avant. Mais cette transformation ne sera possible que si elle profite à tous et ne laisse personne sur le chemin.

C’est pour cela que j’ai placé la réforme de l’Etat et celle du système politique au cœur de mon combat pour la France.

De la prolongation de l’état d’urgence à la gestion désastreuse du nouvel épisode de pollution atmosphérique, en passant par les résultats médiocres de l’enquête PISA, l’affaire Cahuzac ou celle de Notre-Dame-des-Landes, l’actualité de la semaine a encore montré où nous ont conduit 35 ans de non-gestion publique et l’urgence d’agir sur les deux fronts de la refondation politique et administrative. Surtout ces réformes sont prioritaires, parce qu’elles commandent toutes les autres.

Pour donner un nouveau souffle à notre démocratie, nous devons révolutionner les pratiques en remettant au cœur de l’engagement politique le service de la collectivité nationale. Il faut en particulier diviser par deux le nombre de parlementaires, supprimer les conseils départementaux et le Conseil Economique, Social et Environnemental, limiter à deux le nombre de mandats que pourra exercer tout élu, mettre un terme définitif au cumul de mandats et aligner le régime dont bénéficient les parlementaires sur le droit commun. Je propose aussi de prévoir que tout élu commettant un crime ou délit soit condamné à une peine aggravée, car il leur revient d’être exemplaires.

Nous devons simultanément réinventer notre système administratif pour doter la France de l’Etat du XXIème siècle dont elle a besoin, un nouvel Etat vigoureux, remplissant efficacement et au moindre coût ses missions régaliennes et ses autres fonctions essentielles partout en France. Soyons clair. Il ne s’agit pas de continuer à faire semblant de réformer ou de donner un nouveau coup de rabot sur le nombre de fonctionnaires sans remettre à plat l’ensemble de l’organisation. Il faut au contraire partir des missions à assurer, des moyens à mettre en œuvre pour y parvenir de la façon la plus efficace et au meilleur et réaliser ensuite toutes les réformes nécessaires. En un mot, nous devons agir non en rentier ou en comptable, mais en architecte et en chef de commando.

Un objectif me tient particulièrement à cœur : le rétablissement de l’Etat partout en France et la disparition de l’ensemble des zones de non-droit. Leur maintien, dans l’indifférence de nos gouvernants, est une insulte à nos principes fondamentaux de liberté, d’égalité et de fraternité. Il est aussi à la source de la plupart de nos maux en matière de terrorisme, d’insécurité, d’échec scolaire ou de chômage. Nous devons mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour que la France, avec son droit et ses valeurs, soit partout chez elle sur le territoire national.

Il nous revient de décider. Nous pouvons nous résoudre à laisser le souvenir d’hommes et de femmes qui se sont laissé dépasser par les événements, qui ont différé les choix difficiles et qui ont refusé de penser l’avenir. Mais nous pouvons aussi choisir de prendre notre destin en main et de nous unir pour emmener le pays tout entier sur le chemin de la croissance, de la prospérité et de la paix.

C’est le choix que je vous propose avec tous ceux qui me soutiennent au sein de la France en marche. C’est aussi ce qui a amené cinq nouveaux élus à m’apporter leur soutien cette semaine.

Ensemble, nous allons faire de nouveau briller l’étoile de la France.

Bon dimanche et bonne semaine à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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