Chers Amis,

L’actualité de la semaine le confirme avec fracas. C’est d’abord sur nous-mêmes que nous devons compter. Mue par de basses motivations intérieures, encouragée par des alliés israéliens et saoudiens aux intérêts bien compris, la décision de Donald Trump sur le nucléaire irakien est un pari dangereux pour la paix du monde. Le pas en arrière des Allemands sur la taxation des GAFAM, et les manœuvres concomitantes de plusieurs autres Etats manipulés par l’administration américaine, montrent que l’intérêt national reste le principe déterminant de toute décision, au sein même de l’Union. Cela ne doit pas nous faire désespérer du monde, ni de l’Europe, mais au contraire nous pousser à agir avec détermination.

Compter sur nous-mêmes, cela signifie d’abord redresser les comptes publics et s’attaquer enfin à notre excès de dépenses publiques. Comme nous le savons tous, le travail n’a pas commencé. Il y urgence à ce que le gouvernement agisse. La remontée des prix du pétrole et celle des taux d’intérêt sont de nouveaux signes que la fête de la croissance, commencée dans le monde en 2012, mais seulement en 2016 en France du fait des erreurs de nos dirigeants, est proche de la fin. La situation allemande en témoigne. C’est parce que nos aurons su reprendre la maîtrise de nos comptes publics que nous pourrons de nouveau investir, augmenter les fonctionnaires et reconquérir enfin les moyens de notre puissance.

Compter sur nous-mêmes, c’est aussi passer des discours à l’action pour permettre à l’Europe de sortir de la crise actuelle et repartir enfin de l’avant. En 1965, le général de Gaulle fustigeait les cabris qui sautent sur leurs chaises. 53 ans après, les cabris ne sautent plus sur leurs chaises. Ils crient maintenant l’Europe, l’Europe, l’Europe devant les caméras de télévision ou sur des estrades à l’occasion de la remise de prix ou médailles, en ressassant toujours les mêmes vieilles idées de budget européen, de ministre des Finances de la zone euro ou d’Europe de la défense, avec le même effet. L’Europe n’avance pas. 

Comme le disait si bien Robert Schuman lors de sa déclaration du 9 mai 1950, c’est en dépassant les «vaines paroles» pour poser des « actes constructifs » à partir de « réalisations concrètes » que nous pourrons assurer le succès de la France et de l’Europe. Cette approche est la seule susceptible de faire sortir l’Union de l’ornière actuelle. Elle fonde notre programme d’une Europe de projets, une Europe réaliste, une Europe ambitieuse, une Europe qui fonctionne, une Europe proche des peuples.

Compter sur nous-mêmes enfin, c’est parvenir à faire progresser notre pays en donnant un sens aux réformes qu’il faut mener. Prétendre transformer notre pays pour l’adapter aux seuls changements du monde ou assurer sa compétitivité est voué à l’échec. Nous avons tous en tête de prétendues réformes, justifiées par les mêmes arguments, qui n’ont servi à rien ou se sont révélées néfastes. L’enlisement de la grève à la SNCF ou l’échec du référendum d’Air France montrent qu’il faut autre chose pour convaincre les personnels des administrations ou des entreprises appelées à se réformer d’accepter ces transformations. Il faut pouvoir leur démontrer, ainsi qu’aux Françaises et aux Français, la réelle utilité des réformes proposées, ainsi que leur sens.

Cela distingue fondamentalement notre projet de celui de la majorité actuelle. Nous ne nous sommes pas mis en marche il y a six ans pour tourner ou transformer en rond, mais pour remettre la France sur le chemin du la grandeur et du progrès partagé. La transformation n’est pas pour nous une finalité. Elle n’est qu’un moyen au service de la réussite de la France et d’un progrès véritable pour l’ensemble des Français.

Notre objectif est clair. Plutôt que de soumettre notre peuple au diktat de l’intelligence artificielle, des robots, de Facebook, Google, Uber et autres GAFAM, nous voulons mettre cette nouvelle économie en train de se développer au service des Français et, plus largement, à celui de l’Homme. Il est, pour reprendre les mots de Charles de Gaulle, le seul combat qui vaille. Ce combat est celui de la France, comme l’illustre sa longue et grande histoire. Il est le nôtre !

Ensemble, agissons ! C’est parce que nous prendrons notre destin en main en comptant d’abord sur nous-mêmes que nous pourrons bâtir la France et l’Europe que nous voulons.

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

 

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