Chers Amis,

La France va mieux. Enfin ! Mais elle peut et doit beaucoup mieux faire ! C’est vrai pour le déficit du commerce extérieur, dont les chiffres publiés mardi ont montré qu’il s’était encore détérioré à 60 milliards d’euros à fin novembre 2017. C’est vrai aussi pour la croissance, s’agissant de laquelle nous sommes toujours largement distancés par l’Allemagne. Et c’est encore plus vrai pour le chômage.

Même si la situation s’améliore lentement, nous restons, selon les statistiques également publiées mardi, deux points au-dessus de la moyenne européenne et très loin des meilleurs, Allemagne en tête. La situation est encore pire pour le chômage des jeunes, avec tout ce qu’il entraîne : nous sommes trois points au-dessus de la moyenne européenne et de nouveau en queue de peloton !

Il n’y a aucune fatalité à cette situation, mais une même cause, à savoir une compétitivité nationale dégradée par le poids excessif de la dépense publique et des prélèvements obligatoires. C’est pour cela que la première priorité doit être de réformer l’Etat. Le chef économiste du FMI n’a d’ailleurs pas dit autre chose lors de son passage à Paris mercredi.

Pur produit et représentant de la technocratie, l’exécutif actuel fait le pari que l’amélioration de la croissance lui évitera d’avoir à s’attaquer à la refondation de l’Etat. Quand bien même la croissance se maintiendrait durablement, ce qui est hautement improbable, l’absence de réforme en profondeur de notre appareil administratif continuera pourtant à nous faire prendre du retard et à dégrader nos services publics.

Cette détérioration est encore plus visible hors des métropoles, dans nos territoires. Ils sont notre seconde priorité. Il y a urgence aujourd’hui à sortir de la verticalité jacobine pour mener une véritable politique d’aménagement jouant sur leurs forces et assurant leur développement.

Face à un pouvoir trop souvent hors-sol, se souciant peu des derniers de cordée, ainsi que le montre l’exemple corse, nous entendons promouvoir une véritable subsidiarité associant les entreprises et les responsables locaux. Il s’agit d’un enjeu essentiel pour renforcer la cohésion nationale et gagner la bataille de la compétitivité. C’est en incluant l’ensemble des territoires et de leurs habitants que nous leur éviterons de devenir une charge et permettrons à tous de participer à sa croissance !

Nous devons enfin, c’est la troisième priorité, transformer vraiment l’Europe. Il ne s’agit plus de se faire plaisir avec de belles paroles, reflétant ce qu’était l’Union il y a trente ans plutôt que sa réalité d’aujourd’hui. Il faut maintenant s’attaquer réellement à ses problèmes, à commencer par sa gouvernance ou le problème des migrants. Eu égard au rôle déterminant joué par l’Europe dans le fonctionnement de notre pays et à la multiplication des crises en son sein, de la Pologne à la Catalogne en passant par la Hongrie, c’est un sujet dont il faut se saisir à bras-le-corps, immédiatement.

Réforme de l’Etat, politique des territoires, refondation de l’Europe, aucun de ces trois chantiers n’est insurmontable, bien au contraire. Ce n’est qu’une question de volonté et d’action. Encore faut-il avoir une vision précise du sens des transformations à accomplir et de l’objectif poursuivi. C’est profondément, je crois, ce qui nous distingue du pouvoir actuel. Car réformer pour réformer et pour être dans l’air du temps sur la mélodie de l’en même temps est vain.

Le défi de notre époque est clair. Il ne s’agit pas de changer pour soumettre notre nation à la loi des GAFAs, à celle de l’intelligence artificielle ou à celle des robots. Face aux enjeux du XXIème siècle, nous devrons au contraire transformer la France pour mettre la révolution numérique, la technologie, l’innovation et tout le reste au service du développement de l’Homme et de la grandeur de notre pays.

Là est notre objectif. Là est notre projet. Là est notre ambition. Ensemble, donnons à la France et à l’Homme l’avenir qu’ils méritent !

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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