Chers Amis,
Il n’y a pas de grande nation sans armée forte, ni de soldats victorieux sans les moyens nécessaires à l’accomplissement de leur mission. En ce jour de fête nationale, où notre pays célèbre aussi le lien qui l’unit à ses forces armées, il est essentiel de le rappeler.
L’exécutif a eu tort cette semaine de pratiquer une nouvelle saignée dans le budget de la défense, comme d’ailleurs dans celui de la police et de la justice. Rien ne sert de réfléchir à une défense européenne si nous ne sommes pas capables d’assumer nos propres responsabilités !
En dépit des exploits réalisés dans ses interventions extérieures, l’armée française est aujourd’hui dans une situation budgétaire critique. Les ressources allouées ne lui confèrent plus les moyens nécessaires à la bonne réalisation de ses missions actuelles, ni le financement des investissements conduisant au succès de celles de demain.
Pour sortir de cette impasse, nous devons, sans plus attendre et conformément à nos engagements internationaux, assurer une progression continue du budget de la défense pour atteindre et dépasser la cible de 2% du PIB avant la fin du quinquennat Macron.
C’est indispensable pour restaurer les capacités militaires abandonnées faute de crédits, autoriser la modernisation d’équipements hors d’âge dont le maintien en condition représente un coût de plus en plus exorbitant, financer le renouvellement des deux composantes, océanique et aérienne, de la dissuasion nucléaire, et nous doter des armes requises pour gagner les combats de demain.
Comme l’avait parfaitement résumé le général de Villiers en décembre 2016, « le prix de la paix, c’est l’effort de guerre ».
Cet effort de défense, nous le devons aussi à l’ensemble des victimes des attentats islamistes des dernières années. En ce 14 juillet 2017, je veux rendre un hommage tout particulier à celles de Nice, mais aussi aux militaires de l’opération Sentinelle, déployés, sur le territoire, pour assurer notre sécurité face à la menace terroriste. Ils sont aujourd’hui même 7 000 à être mobilisés, ainsi que 86 000 policiers ou gendarmes et 44 000 sapeurs-pompiers, pour permettre bon déroulement de nos festivités nationales.
Défendre la France et protéger les Français, voilà la mission essentielle de nos armées. Pour en garantir le succès, il revient aux responsables de l’Etat de maintenir des forces militaires cohérentes et complémentaires, disponibles et entraînées, capables d’intervenir sans préavis sur tous les territoires, en France comme à l’étranger. Notre crédibilité politique, notre indépendance nationale et la grandeur de notre pays en dépendent.
C’est parce que nous saurons définir les bonnes priorités et rompre radicalement avec les pratiques budgétaires des 35 dernières années que nous pourrons conquérir la paix et donner à la France un grand avenir. Le président et le Premier ministre ont témoigné cette semaine d’une remarquable souplesse en effectuant un retournement complet sur la fiscalité après leur erreur de la semaine dernière. Ils doivent maintenant en faire de même sur le budget de la défense, ainsi que celui de la police et de la justice.
Mais notre sécurité et notre influence ne dépendent pas seulement de la puissance de nos armes. Elles viennent aussi de notre peuple, des salariés et des entreprises qui développent notre économie, des entrepreneurs et des chercheurs qui inventent de nouvelles industries, des enseignants qui forment notre jeunesse, des agents publics qui œuvrent au sein de nos administrations et de nos collectivités et de tous ces citoyens qui font, à leur place et leur mesure, la force de cette grande nation, que nous célébrons aujourd’hui
C’est parce que nous saurons nous rassembler derrière un même objectif, celui d’offrir un pays meilleur à nos enfants et petits-enfants, en un mot faire nation, que nous pourrons de nouveau aller de l’avant et rappeler au monde les raisons qui font de la France la plus formidable patrie de la Terre.
Bon 14 juillet à toutes et à tous !
François Vigne
Président de la France en marche