Chers Amis,

Quand les intérêts de la France sont en jeu, nous sommes tous concernés !  Le sanglant attentat de Strasbourg nous a tragiquement rappelé qu’au moment où la crise des Gilets jaunes impose une mobilisation massive des policiers et des gendarmes, les ennemis de notre nation ne nous oublient pas. Dans ces circonstances, il n’y a pas à tergiverser. Il revient à chaque citoyen de faire preuve du caractère et de l’esprit de responsabilité nécessaires pour mettre en échec ceux qui veulent nous détruire.

Je veux à cette occasion rendre un vibrant hommage à l’ensemble des policiers, gendarmes, militaires et pompiers qui travaillent sans relâche à maintenir l’ordre et assurer la sécurité de tous. Alors que le pouvoir politique vacillait, eux n’ont pas flanché, malgré les coups et les attaques. Ils méritent la reconnaissance de la nation entière et notre soutien. C’est désormais le devoir de chacun de leur permettre de reprendre des forces en évitant les mobilisations inutiles.

Il le faut d’autant plus que le président de la République s’est enfin exprimé lundi. Il s’est justement excusé pour les blessures que ses paroles ont causées auprès d’un grand nombre de Français. Il a aussi procédé aux coûteuses concessions que ses erreurs et sa trop lente réaction ont rendu indispensables. Tout ceci était nécessaire. Pour autant la crise n’est pas terminée, comme le montrent le maintien de très nombreux barrages sur tout le territoire et les appels à de nouvelles manifestations aujourd’hui.

Ceux qui croient que les primes annoncées suffiront à éteindre durablement l’incendie se trompent. Si la taxe carbone a été l’étincelle, les vraies racines du mouvement des Gilets jaunes sont à chercher dans le manque de reconnaissance et le sentiment d’abandon dont souffre une grande partie de la population, ainsi que la glorification immature d’une nouvelle économie dont beaucoup se sentent exclus.

Nous ne répondrons à ce malaise qu’en menant une politique juste, efficace et équilibrée de restauration de l’Etat, de réduction de la pression fiscale, de formation et d’attention sociale visant le développement de chacun, ainsi que d’un redressement éclairé de l’économie, condition de la grandeur de notre nation et de la progression du pouvoir d’achat.

Il y a urgence. Les quatre dernières semaines ont montré l’extrême fragilité du pouvoir politique actuel et des institutions. Cet affaiblissement est dangereux. Il risque d’être durable. A tout juste 20% de confiance, et bien moins dans de nombreuses catégories de la population, il sera très difficile pour le chef de l’Etat de remonter la pente et de mettre en œuvre le programme qu’il promettait de décliner. Dans ce contexte incertain, le premier impératif, après la lutte contre le terrorisme islamiste, est d’éviter que le pays ne sombre dans l’anarchie et dans le désordre. C’est notre responsabilité à tous d’y aider en évitant d’attiser les braises.

Nous devons également remettre en marche l’économie nationale. L’impact des blocages et des destructions, ainsi que des mesures d’apaisement présidentielles, sera massif. Il intervient à un très mauvais moment, alors que les signaux de fin de la période de forte croissance mondiale et d’entrée en crise se multiplient. C’est une raison de plus pour ne plus différer la réforme de l’Etat et pour amorcer la réduction de la pression fiscale qui redonnera de l’air à notre appareil économique.

Il faut enfin préparer les élections européennes. Le discours et l’engagement présidentiels en la matière sont désormais discrédités. Les dirigeants des partis traditionnels démontrent leur impuissance à construire un consensus interne sur une vision partagée. Il serait irresponsable de laisser un boulevard électoral aux partis contestataires et de leur remettre les clefs de l’avenir de l’Union. Là-encore, nous ne pouvons pas et ne devons pas rester silencieux.

Certains avaient espéré que le quinquennat Macron serait la première étape de la reconstruction après l’effondrement provoqué par la présidence Hollande. Comme il fallait le craindre au regard des  ambiguïtés du chef de l’Etat et de sa pratique du pouvoir, la phase de destruction n’était pas achevée. Il ne tient qu’à nous de la stopper après les premières années de la présidence actuelle et de remettre la France sur le chemin du redressement, de la concorde et de la prospérité.

Notre pays ne doit pas perdre trois années et demie de plus. Il lui faut un nouveau projet permettant à la nation entière, avec tous les Français, de repartir de l’avant et d’affronter les défis qui sont les nôtres. Nous en avons les moyens à condition d’agir ensemble, en peuple uni, et mû par les seules préoccupations du succès de la France et du bien commun.

L’avenir de notre pays et de l’Europe est devant nous. Ensemble, prenons le en main !

Bon week-end à tous, en formant le voeu qu’il se passe mieux que le précédent

François Vigne

Président de la France en marche

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