Chers Amis,

L’avenir sera forgé par des actes et non par des discours. C’est vrai pour l’Europe. C’est vrai pour le climat. C’est vrai aussi pour l’éducation et la formation.

Dans une économie mondiale où connaissances et intelligence sont le premier facteur de différenciation, la qualité du système d’éducation et de formation est décisive. Elle n’est pas seulement la condition de la compétitivité et de l’emploi, mais aussi celle de la souveraineté, de l’intégration et du progrès social.

Comme l’a encore rappelé mercredi le Haut Conseil des Finances Publiques, le gouvernement doit dépasser le stade de l’attentisme pour amorcer enfin la décrue des dépenses publique. C’est en effet notre responsabilité commune de ne pas laisser à nos enfants une dette qu’ils ne pourront pas payer. Avec les nouveaux risques de crise financière qui se profilent à l’horizon et les défis que nous devons relever, il n’a jamais été aussi important de faire le nécessaire pour réduire le déficit, qui alluvionne notre dette publique.

La réduction éclairée des dépenses publique permettra aussi de dégager les disponibilités indispensables pour investir dans les domaines qui sont essentiels à notre avenir économique, en commençant par l’éducation et la formation, tout en donnant à l’armée, à la police, à la justice et aux autres fonctions régaliennes les moyens de leurs missions.

L’état de notre système universitaire, comme celui de notre système scolaire, et leurs échecs communs, nécessitent une action urgente. L’exécutif l’a compris. Tant mieux. Mais il ne suffira pas de mettre fin au tabou de la sélection pour rattraper le retard français. Car la réforme annoncée par le gouvernement laisse entière la question de la formation et des débouchés offerts aux élèves qui ne seront pas sélectionnés.

Nous ne devons pas laisser toute une partie de notre jeunesse sur le bord du chemin, ni concentrer les moyens sur une élite de premiers de cordée. Le risque est immense sinon d’accélérer l’évolution à deux vitesses de la société française et de conduire à l’explosion. Il ne faut pas se tromper. Chez beaucoup de Français, le sentiment d’abandon et la tentation insidieuse du « nous » contre « eux » sont réels. Cette colère ne s’exprime pas toujours en public, devant des collègues ou des amis. Mais elle se fait entendre dans les cafés, dans les salons de coiffure ou autour d’une table de cuisine.

Si nous l’ignorons, si nous ne nous efforçons pas de résoudre le problème à la source, d’autres chercheront à exploiter ces peurs et ces frustrations et à les orienter dans une direction destructriceOn ne bâtira pas la France de demain avec une seule partie de son peuple. C’est pour cela que la véritable solution au problème de l’échec universitaire repose sur la remise à niveau du système scolaire partout en France. Elle doit être notre priorité !

Il en va de même pour l’apprentissage. Il ne suffit pas de vouloir le réhabiliter, comme l’annonce l’exécutif. Encore faut-il, et c’est ce qui manque au plan gouvernemental, offrir des formations d’avenir à tous les jeunes qui choisiront cette voie. Au-delà de formations industrielles et artisanales traditionnelles, nous devons développer de façon accélérée de nouvelles filières d’apprentissage d’excellence aux métiers du numérique, de l’automatisation, de la logistique, des services et des autres fonctions à inventer. Le privé montre souvent la voie. Le système public ne doit pas s’en offusquer, mais s’en inspirer.

Car là est la clef de notre réussite commune future. Pour le succès de notre jeunesse, nous ne devons plus hésiter à supprimer les programmes d’apprentissages obsolètes ou qui ne marchent pas, à recruter de nouveaux professeurs pour les métiers innovants et à former ou reconvertir les plus anciens. Cela suppose de penser loin et d’agir en stratège avec une vision prospective de ce que seront la France et les métiers qui feront son succès en 2050 et après.

La France a longtemps été la patrie du savoir et de l’intelligenceNous devons aujourd’hui redevenir cette nation ! N’oublions pas qui nous sommes. Nous sommes les Français, héritiers de Charlemagne, des enseignants de La Sorbonne et de Jules Ferry. Nous sommes les Français, qui avons besoin de plus de concorde, de plus de compréhension, de plus de dialogue et de plus d’unité. Nous sommes les Français, guidés par les idéaux qui éclairent le monde et tellement plus forts quand nous sommes unis.

Le moment est venu pour nous tous de prendre un train d’avance. Ensemble, traçons la voie qui assure l’avenir et la grandeur de la France !

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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