Chers Amis,

C’est la tradition après l’élection présidentielle. Les journalistes encensent. Les courtisans courtisent. Cela ne durera de toute façon pas plus que le temps d’un été. Il suffit de reprendre les articles de journaux et les couvertures des magazines de mai-juin 2007 ou 2012 pour le confirmer.

Dans les salons, le mot d’ordre du moment est : « il faut donner au nouveau président sa chance et une majorité pour gouverner ». Nous ne devons pas tomber dans le piège ainsi tendu. La communication présidentielle est habile, mais le flou programmatique reste total. Faire croire aux électeurs de droite qu’on vire à droite et à ceux de gauche qu’on reste de gauche ne fait pas un programme ! Je défie quiconque de savoir aujourd’hui quelle politique Emmanuel Macron entend mener pour ses cinq années de présidence.

Comme je l’ai écrit la semaine dernière, je souhaite le succès de la France pendant le quinquennat en cours. Mais donner au nouveau chef de l’Etat un chèque en blanc serait irresponsable, surtout au vu de son bilan de conseiller et de ministre.

Emmanuel Macron prétend dépasser le clivage droite-gauche. Mieux vaut dans ce cas qu’il gouverne demain en s’appuyant sur des députés solides de la droite, de la gauche et du centre aux idées claires plutôt qu’à l’aide d’une majorité servile au programme obscur.

On ne fait pas avancer une grande nation et un grand peuple comme les nôtres dans le flou et dans l’ambiguïté. Les Français ont droit à la vérité. C’est le fondement même de notre démocratie et c’est pour cela que j’appelle le nouveau président à dire précisément aux Français son programme pour les cinq prochaines années.

C’est d’autant plus nécessaire que la situation de notre pays exige des réformes profondes fondées sur une légitimité certaine, à commencer par la transformation et la restauration de l’Etat. Au vu de la situation de notre administration et des chiffres encore dégradés de la dette et de la dépense publique publiés en début de semaine, elle devrait être, plus que la réécriture du code du travail, la première priorité du pouvoir en place. L’absence de ministre en charge montre que la volonté réformatrice du président et de son gouvernement reste à prouver.

Agir efficacement dans la clarté et la cohérence pour le seul service de la France, voilà notre propre mot d’ordre pour les cinq prochaines années. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de ne pas me présenter aux élections législatives. On ne peut pas militer contre le non-cumul, dans le temps et l’espace, des mandats et pratiquer soi-même la chasse aux mandats. Mais je suis plus que jamais engagé, avec tous ceux qui partagent notre combat, dans la reconstruction de notre pays et dans celle de l’Europe avec l’objectif de vous présenter un programme structuré et une action déterminée à la rentrée.

Très bon week-end à tous, dans la liberté et la clarté !

François Vigne

Président de la France en marche

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