Chers Amis,

Servir, c’est ce qui inspire notre action et c’est aussi le titre de l’ouvrage du général de Villiers que je vous recommande de lire. Vous y retrouverez ce qui fait la force et la grandeur de nos soldats, la sincérité, l’attention aux hommes, le courage, l’engagement et la volonté de faire rayonner notre nation au-delà des crises et des menaces. C’est aussi cette capacité à choisir, face à deux chemins, le plus difficile parce qu’il mène plus haut.

Tout cela manquait dans la première interview de son successeur au JDD dimanche dernier. Les conditions de sa nomination par Emmanuel Macron en juillet dernier expliquent peut-être cette difficulté à s’exprimer avec franchise. Loin d’une parole forte et libre, ce sont des propos convenus et très politiques que nous avons pu lire, sans égards pour le général de Villiers. Je forme le vœu que l’exercice des responsabilités permette au général Lecointre de gagner la même épaisseur que son prédécesseur au cours des années.

Servir, c’est cette même volonté d’œuvrer pour le bien commun sans rechercher les honneurs, ni d’autres bénéfices, qui inspirait l’action du romain Cincinnatus. C’est pour cela que nous avons choisi de donner son nom au groupe que nous avons lancé avec d’autres personnalités de la droite gaulliste, réformatrice et modérée. Il ne s’agit pas de créer un nouveau parti, mais de nous donner les moyens de communiquer plus fortement ensemble et de créer les bases d’un rassemblement plus large au service d’un projet fédérateur pour la France.

Nous partageons la conviction commune qu’il faut s’atteler sans attendre à reconstruire sur le champ de ruines laissé par les élections de 2017. La droite dite de gouvernement a connu une déroute historique. Elle apparaît aujourd’hui idéologiquement archaïque et dépassée, incapable de se renouveler. Et il faut reconnaître que le nouvel exécutif met aujourd’hui en œuvre, sur le plan économique, une grande partie des réformes que la droite affirmait vouloir mener, mais qu’elle n’avait jamais osé réaliser quand elle était au pouvoir. Le fait que les Français les acceptent doit nous réjouir. C’est un signe de leur maturité et un encouragement profond pour toutes les transformations qui restent à mener.

Ce n’est pas en reprenant les vieilles rengaines éculées, en nous enfermant dans un quelconque pré-carré et en menant des combats d’arrière-garde que nous ferons progresser la France. Son avenir ne se résume pas, même si elles sont très essentielles, aux questions d’identité et de sécurité.

Mais la politique libérale actuelle ne suffira pas non plus à répondre aux enjeux immenses auxquels notre nation se trouve confrontée. Nous avons aujourd’hui de nombreux autres défis à relever qu’il s’agisse de l’éradication du terrorisme, du réchauffement climatique, des inégalités territoriales, de la prolifération nucléaire, de la crise européenne, dont vient encore de témoigner l’affaire du glyphosate, des risques associés à la révolution digitale et à la domination des GAFA ou des dérives du transhumanisme. Il faut aujourd’hui donner un nouveau rôle à la famille et la remettre au cœur de notre société. Nous devons aussi réaliser la reconstruction de l’Etat  qui reste entièrement à être menée, ainsi que la modernisation en profondeur de notre démocratie pour la mettre pleinement en phase avec les besoins et les moyens de notre temps.

Pour que la modernisation et la transformation de notre pays soient synonymes d’un progrès collectif et partagé, il nous appartient d’éviter les pièges des modes éphémères et du relativisme, qui fait tant de ravages dans notre société depuis trop de décennies. Et nous devons pleinement assumer l’héritage reçu des générations précédentes, y compris, par exemple, la colonisation, plutôt que de le mépriser.

C’est aussi ce qui nous distingue du parti au pouvoir, la volonté de remettre notre pays sur le chemin de la croissance et du progrès en y associant le peuple tout entier et sans renoncer à ce qui fait la grandeur, la différence, ainsi que la force de la France.

Chers Amis, face aux défis de notre temps, préférons l’action à la résignation, l’avenir au passé et agissons ensemble pour construire la France et l’Europe que nous voulons.

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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