Chers Amis,
Une chose est claire. L’effondrement de notre système politique n’est pas terminé. La décision d’Alain Juppé de se mettre en congé de son ancien mouvement en est un nouveau signe. Républicains, PS, UDI, FN ou autre France Insoumise, ils sont aujourd’hui à terre, sans bien savoir où ils sont, ni où ils vont. Ce naufrage ne profite pas pour autant au parti présidentiel qui peine aujourd’hui à se structurer et à affirmer une existence propre.
La profonde crise de défiance politique qui caractérise notre pays depuis des années est loin d’avoir été résolue. Le fait que 53% des Français aient confirmé cette semaine désapprouver la politique économique actuellement menée par Emmanuel Macron vient encore d’en témoigner. L’explosion du système politique sert aujourd’hui l’exécutif en lui évitant d’avoir à affronter une véritable opposition. Mais elle est un danger pour notre démocratie. Affaiblie par trop d’années de cynisme et d’inconséquence politiques, soumise à rude épreuve par les attentats, l’opinion publique est aujourd’hui terriblement fragile, manipulable et éruptive à la fois.
Il faut s’inquiéter et non se réjouir que 79% des Français se disent favorables à une loi anti « fake news », donc à de nouvelles restrictions des libertés publiques, sans même connaître le contenu du projet envisagé par le chef de l’Etat. Car, s’il est essentiel de nous protéger des manipulations étrangères, nous devons nous rappeler que les vérités d’Etat sont encore plus à craindre que la diffusion de fausses nouvelles. Plus qu’avec des lois, c’est en renforçant l’esprit critique des Français et en remettant à niveau notre système scolaire que nous protègerons notre jeunesse et la liberté de notre peuple.
C’est pour cela que nous voulons, avec tous ceux qui nous soutiennent et avec les autres mouvements que nous sommes en train de rassembler, reconstruire sans attendre en bâtissant sur du roc et non du sable. Je crois profondément que, si l’habilité est indispensable pour gouverner, la clarté et la solidité des convictions sont tout autant nécessaires. Le sujet des migrants vient de montrer les limites de l’en même temps. La route est courte, très courte même, qui va de la subtilité à l’hypocrisie et à la duplicité…
Ce qu’il faut aujourd’hui à notre pays, c’est une nouvelle ère de vérité, de responsabilité et de résultats. L’heure est largement venue de passer des discours à l’action, pas celle des salons dorés des palais de la République, mais l’action réelle, sur le terrain.
Il n’est pas admissible que les conducteurs de métro, en plein Paris, soient obligés de ne plus marquer l’arrêt ou de se mettre en grève, comme hier, pour protéger leurs passagers du trafic de drogue ! L’état de fait met encore en échec l’Etat de droit. Plutôt que de nouvelles lois, l’armée, la police, la justice ou les services pénitentiaires ont besoin des ressources nécessaires pour exercer leur mission au service de la collectivité nationale. C’est ce qui fonde notre volonté de placer en tête de nos priorités la réforme de l’Etat. C’est aussi le prix de notre liberté et de notre citoyenneté.
Alors que les yeux de toutes les nations sont fixés sur notre pays, attentifs à ce que faisons de ce moment et attendant que nous prenions l’initiative, il nous revient de saisir les moyens permettant d’assurer l’avenir de notre peuple et la transmission aux générations futures de cet immense don de la liberté, dont nous sommes les héritiers et les garants. C’est notre responsabilité commune vis-à-vis de l’histoire et vis-à-vis de nos enfants.
Ensemble, faisons le choix de la France et de son avenir !
Bon week-end à tous
François Vigne
Président de la France en marche