Chers Amis,
Le silence est d’or quand il n’est pas coupable. J’avais en tête de respecter la pause estivale après ce beau week-end du 14 juillet et d’éclatante victoire des Bleus. Mais il y a des moments où il n’est pas possible de se taire. C’est notre responsabilité de dire et d’agir pour ne pas laisser sans rien faire les irresponsables ou les bouffons obérer notre futur en ruinant notre héritage commun et en adoptant des mesures lourdes de conséquences pour l’avenir.
Certains ont cru pouvoir rire des provocations du président américain actuel, sourire de ses frasques ou applaudir ses talents de négociateur. D’autres ont écouté avec bienveillance les pitreries de Boris Johnson et le chant des autres promoteurs du Brexit. Ce temps est révolu. La guerre commerciale que le chef de l’exécutif américain a lancée met la croissance mondiale en péril au détriment de tous, en commençant par les plus fragiles. Ses attaques contre ses partenaires de l’Union européenne et de l’Alliance atlantique menacent le lien transatlantique et plongent la sécurité mondiale dans l’inconnu.
La rencontre de lundi entre Donald Trump et Vladimir Poutine a montré un chef de l’Etat américain aliéné par ses intérêts personnels et ses liaisons coupables. Nous avons vu le week-end dernier un homme aussi faible avec les forts qu’il joue au fort avec les faibles, attitude malheureusement partagée par la plupart des autres dirigeants soi-disant forts et gouvernants égocentrés du moment, à l’opposé de l’attitude que devrait adopter le chef d’Etat d’une grande démocratie digne de ce nom.
Dans la même veine, c’est une profonde erreur qu’ont commise les députés israéliens, dans la nuit du 18 au 19 juillet, en faisant d’Israël « l’État-nation » du seul « peuple juif » et en retirant le mot démocratie de leur loi fondamentale. Grande est la faute aussi du président Macron et de son équipe d’avoir gardé Alexandre Benalla au sein de celle-ci après les violences qu’il a commises en usurpant la qualité de policier. Cela discrédite la légitimité de l’Etat et affaiblit l’autorité de la police à l’heure où il y a urgence à les affermir !
Dans ce contexte, il nous revient de refuser toute nouvelle atteinte aux principes fondamentaux que les générations précédentes ont su patiemment et sagement établir. Nous devons à cette fin nous opposer au projet du président français de s’autoriser à répondre aux parlementaires après être intervenu devant le Parlement réuni en Congrès. Car une telle intervention serait contraire à la tradition française de séparation des pouvoirs, mère de toute liberté. Il appartient de même aux Américains de contrer les tentatives d’immixtion de Donald Trump, comme celle de la nuit dernière, dans la politique monétaire et de remise en cause de l’indépendance de la Banque fédérale.
Après cette nouvelle séquence de carnage diplomatique et de misère démocratique, refusons l’abattement et choisissons le chemin de la renaissance et de l’espoir ! Sans céder aux comparaisons faciles et aux analogies de circonstance, le superbe parcours des Bleus peut nous servir de guide.
Il démontre que le choix de l’équipe plutôt que de la star, la force des valeurs partagées et l’autorité d’un chef légitime, guidé par le seul sens du service, renforcés par un patriotisme rayonnant, ouvrent la voie à la victoire. C’est parce que Didier Deschamps, plaçant le travail, l’esprit d’équipe et la volonté de vaincre au cœur de l’action de nos champions, a su jouer le collectif en écartant les vedettes égocentrées, qu’il a rendu les Bleus invincibles.
Ce qui fut valable pour cette nouvelle campagne victorieuse de Russie le sera aussi pour redresser la France. Animés par la seule ambition de servir l’intérêt national, c’est en visant haut, en conjuguant ses talents, en dépassant ses divisions et en rassemblant ses forces que nous propulserons notre pays sur le sentier du succès. Ensemble, donnons à la France la grandeur, la liberté et l’avenir qu’elle mérite !
Je souhaite à chacune et à chacun un bel été et de bonnes vacances pour celles et ceux qui auront la chance d’en profiter.
Bon week-end à tous
François Vigne
Président de la France en marche