Chers Amis,

Cette fin d’année 2018 laissera  un goût amer à tous les Français. Temps habituel de joie pour la préparation des fêtes, elle fut cette fois dominée par la montée des tensions, l’angoisse face au vide du pouvoir, la désolation face aux menées des casseurs et la tristesse après le nouvel attentat de Strasbourg. Les derniers cafouillages gouvernementaux et la fébrilité qui règne à l’Elysée, à Matignon et dans les ministères peuvent légitiment inquiéter. L’espérance doit-elle pour autant disparaître ? Certainement pas ! Il faut maintenant à la France un sursaut.

Il n’y a plus de doute aujourd’hui. Emmanuel Macron et sa majorité se sont trompés de priorité. Comme en attestent les premiers bilans qui viennent d’être publiés, les ordonnances Travail ou la réforme de la SNCF ont eu des effets très limités. C’est à la transformation de l’Etat qu’il aurait fallu s’attaquer dès mai 2017. Le décès inacceptable d’une patiente abandonnée aux urgences lundi dernier, comme la publication mardi des statistiques en forte hausse des violences contre les pompiers confirment, dans deux registres très différents, qu’il est urgent de reconstruire l’Etat et de régler enfin les problèmes que les gouvernants laissent traîner depuis trop longtemps.

Le temps presse d’autant plus que les conséquences financières de la crise des Gilets jaunes vont accroître la pression sur les finances publiques. Pour la première fois de l’histoire de notre pays, les députés ont adopté mardi un projet de budget prévoyant un déficit supérieur à 100 milliards d’euros, 107,5 milliards d’euros très exactement, chiffre susceptible de s’accroître en fonction des prochaines concessions de l’exécutif… Le réveil sera d’autant plus difficile.

Dans l’impasse où ils s‘étaient placés, Emmanuel Macron et son Premier ministre n’avaient sans doute pas d’autre choix que d’accorder les mesures de pouvoir d’achat annoncées, puis de céder aux exigences légitimes des policiers. En y procédant sans inscrire ces décisions dans le cadre d’une vision globale renouvelée et d’un plan clair pour l’avenir du pays, le pouvoir se place dans la fâcheuse posture de devoir céder demain aux prochaines suppliques, d’où qu’elles viennent. Il y a maintenant urgence à mettre fin à la foire aux revendications avant qu’il ne soit trop tard.

Il le faut d’autant plus que notre pays conserve ses formidables atouts. Les dernières années ont au surplus montré que les Français étaient prêts à la réforme pour autant qu’elle soit fondée, qu’elle soit bien expliquée et qu’elle soit juste. Si Emmanuel Macron a échoué, c’est parce qu’il n’a pas su rassembler l’ensemble des Français et que beaucoup d’entre eux ont au contraire eu le sentiment d’être exclus. L’exigence de collectif et de fraternité qui l’a vaincu doit devenir notre force. Là est la clef de la réussite de la réforme demain.

81% des Français sont désormais pessimistes pour l’avenir du pays. Nous ne devons pas nous y résoudre. Il est temps au contraire de réveiller leur espérance, de choisir ce qu’il y a de mieux dans notre histoire, de ressusciter ce grand dessein transmis de génération en génération, cette volonté commune de travailler et d’agir ensemble, en hommes et femmes libres et égaux, pour assurer la grandeur de la France et l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants.

A nous tous de mettre à profit ce temps de Noël et de fin d’année pour raviver, dans un dialogue fraternel avec nos familles, nos amis et tous ceux que nous rencontrerons, cette volonté de retrouver ensemble le chemin de la renaissance et de faire passer notre nation et l’Europe des ténèbres actuelles à la lumière qui délivre.

Je vous souhaite à toutes et à tous, ainsi qu’à vos familles, un très joyeux Noël et de belles fêtes de fin d’année.

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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