Chers Amis,

Pire qu’une erreur, une faute ! C’est ce qu’a commis Emmanuel Macron en poussant le général de Villiers à la démission. Son seul forfait était de s’être élevé contre les promesses électorales non tenues et l’inadéquation des moyens alloués aux objectifs stratégiques et militaires définis par le pouvoir, bref d’avoir rempli son devoir…

Le fait du prince ne peut tenir lieu de politique. Et le pouvoir de décider n’est rien sans la vision, ni la volonté de servir.

Les deux ont fait défaut. Cela explique la crise qui vient de se produire. La transformation de l’Etat et la réduction de la dépense publique ont été les zones d’ombre du programme esquissé par les équipes d’Emmanuel Macron deux mois avant l’élection présidentielle. Et il n’y a toujours pas d’unité de vue entre le président de la République et son Premier ministre, issus de deux familles politiques différentes, sur ce sujet essentiel. Les couacs de la déclaration de politique générale et du programme fiscal du gouvernement l’ont exposé au grand jour début juillet.

Il y a pourtant urgence à définir clairement les priorités, puis à les énoncer et à en faire la pédagogie auprès des Français. C’est d’autant plus nécessaire, comme l’a justement souligné le FMI mardi dernier, que l’amélioration de la conjoncture économique fournit à la France une « opportunité exceptionnelle » pour engager les réformes nécessaires au relèvement de son économie et que l’enjeu décisif n’est pas de réformer le droit du travail, mais de mettre fin à l’addiction nationale à la dépense publique.

Pour autant, reprendre la vieille politique du coup de rabot et annoncer 10 milliards d’économies supplémentaires pour l’Etat en 2018 n’est pas la bonne méthode. Certes, la défense serait cette fois épargnée. Reste à voir si la promesse sera tenue… Et l’actualité nous rappelle chaque jour la nécessité de renforcer aussi les moyens de la justice et de la police !

Mes rencontres cette semaine avec des proviseurs et des enseignants d’une part, ainsi que des médecins et des infirmières d’autre part, confirment le besoin impératif de définir clairement les missions de l’Etat, ainsi que le niveau de service que nous voulons assurer aux citoyens sur tout le territoire, les moyens que cela implique, la meilleure façon d’optimiser l’expérience usager, ainsi que le plus court chemin pour parvenir à ce résultat à partir de l’existant.

C’est à cette condition que nous pourrons mettre fin à la paupérisation du service public, stopper les dépenses inefficaces et arrêter de détruire l’Etat, comme l’exécutif continue de le faire aujourd’hui, pour enfin le reconstruire, dans le meilleur intérêt de notre pays.

Il y a suffisamment de batailles à mener pour ne pas perdre notre temps en vaines querelles et en caprices autoritaires d’un autre âge. Au-delà du défi de la transformation de l’Etat, ce sont ceux de la refondation de l’Europe, de la bataille contre le réchauffement climatique, de la réinvention de la démocratie à l’ère digitale, ainsi que du combat pour la paix et la liberté de tous que nous devons relever. Nous n’y parviendrons qu’en rassemblant notre peuple et en agissant pour le seul service de la France.

Il est notre unique guide, sans aucune considération de parti, ni de clan. C’est dans cette perspective que nous travaillons cet été, avec toutes les bonnes volontés, à refonder une nouvelle droite, qui soit à la fois libre, moderne, populaire et européenne.

Nous sommes décidés à démontrer qu’il est possible de libérer l’économie, l’initiative et l’emploi, tout en maintenant l’identité de notre nation, promouvant le meilleur niveau de service public et de solidarité qui font sa force, et lui donnant les moyens de développer son autorité et son rayonnement partout dans le monde.

C’est notre objectif et notre engagement. Nous réussirons parce que nous le ferons ensemble, avec le soutien de chacun d’entre vous !

Bon week-end et bel été à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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