Chers Amis,
Ne laissons pas confisquer l’élection présidentielle. Le choix du plus petit dénominateur commun n’assurera pas le succès de la France. Et c’est bien son avenir qui se joue aujourd’hui !
La plupart des candidats ont choisi de se réfugier derrière l’énumération d’une litanie de mesures, sans expliquer aux Français les grands défis auxquels notre pays va se trouver confronté, ni présenter une analyse claire permettant de les appréhender et de mettre en perspective les efforts nécessaires pour les relever.
C’est au contraire parce que nous aurons su définir un plan d’ensemble reposant sur une vision assumée et y faire adhérer, au-delà de leurs différences, la grande majorité de nos compatriotes que nous pourrons sortir de l’impuissance et donner à la France les moyens de reprendre sa marche en avant.
Pour notre pays, le premier défi est celui de la sécurité intérieure et extérieure. Il s’agit d’assurer la protection de tous, partout sur le territoire, sans renoncer à nos valeurs et nos idéaux. Nos Pères ont, dans des circonstances plus difficiles que celles que nous vivons, face à des dangers que nous pouvons à peine imaginer, affirmer des principes et des droits qui éclairent toujours le monde. Il nous revient de ne pas les abandonner, par faiblesse ou par lâcheté.
Incapable d’assurer la sécurité des Français et prêt à tout sacrifier pour se maintenir, le pouvoir actuel aura montré tout ce qu’il ne faut pas faire. Il a pris, cette semaine encore, le problème à l’envers en annonçant la fourniture de tenues ignifugées et de films pour les véhicules de police. C’est déjà renoncer ! La véritable urgence est de regagner le terrain perdu et d’éradiquer les zones de non-droit en donnant les outils nécessaires à la police et à la justice. C’est parce que nous saurons affronter efficacement la violence du monde dans le respect des valeurs fondatrices de notre nation que nous lui permettrons de continuer à progresser.
Le second défi est celui de la croissance et de la création d’emplois, dans un monde où le rattrapage des pays émergents jouera de moins en moins et où nous ne pourrons pas aller plus loin dans l’utilisation du levier de la dette. Si nous ne prenons pas les moyens de réduire toutes les rigidités, notamment administratives, qui nous freinent et de libérer l’initiative, le risque est grand de voir la France tourner à toute petite vitesse, comme vient encore de le montrer le chiffre de la croissance au troisième trimestre. Plutôt que d’attendre, telle l’Arlésienne, son retour, je vous propose d’aller la chercher !
Le troisième défi est celui de la dette publique que nous devons impérativement réduire. La situation japonaise montre le piège d’un endettement excessif dans un pays vieillissant. Les leviers traditionnellement utilisés pour réduire le poids de notre dette publique, dévaluation et inflation notamment, ne sont plus opérants dans le cadre de la zone euro que nous avons choisi de mettre en place. C’est parce que je veux redonner à l’Etat les moyens d’assurer ses missions régaliennes essentielles et de conduire une politique ambitieuse en matière d’éducation, d’infrastructure, de santé et d’environnement que je définis comme prioritaire la transformation de l’Etat, sa digitalisation et la réduction de ses coûts de fonctionnement.
Le quatrième défi est celui de la transition énergétique. Contre les affirmations mensongères de ceux qui veulent la nier, l’ensemble des derniers indicateurs et rapports, dont celui publié jeudi par le Fonds mondial pour la nature (WWF) sur la disparition de plus de la moitié des vertébrés au cours des quarante dernières années, atteste de l’urgence environnementale. C’est la mission de l’Etat de susciter, favoriser et accélérer la transformation de l’agriculture, de l’appareil productif, des logements et des modes de transport pour assurer le passage à une économie décarbonnée. Nous devons d’autant plus en prendre l’initiative que cette mutation peut constituer un gisement formidable de croissance pour notre pays si nous savons en devenir l’un des champions.
Le cinquième défi est celui de l’Europe. L’échec du dernier sommet de Bruxelles et l’affaire du traité CETA Union européenne – Canada démontrent l’urgence de définir un nouveau projet européen et de remettre à plat le fonctionnement de l’Union. Face à ses échecs, face aux frustrations, aux préoccupations et aux angoisses de ses peuples, les dirigeants doivent maintenant apporter des réponses et imaginer de nouvelles solutions. L’Union sera sinon condamnée à se déliter, comme c’est le cas actuellement, puis à disparaître et, avec elle, tous les progrès que nous avons réalisés depuis sa fondation. C’est l’objectif de la nouvelle Union que je propose de lui donner un avenir et une vitalité renouvelée.
Face à ces défis immenses, nous devons faire preuve de la vision indispensable pour savoir où nous voulons aller, mais aussi du pragmatisme et de l’exigence d’efficacité nécessaires pour nous donner les meilleures chances de succès. Deux exemples suffisent à le montrer.
Premier exemple : la croissance et la dynamique entrepreneuriale. Notre pays vient de passer de la 28ème à la 29ème place du classement international sur le climat des affaires publié mardi par la Banque mondiale. Nos lourdeurs et nos insuffisances en matière d’obtention d’un permis de construire, de règlement des faillites, d’installation de l’électricité, de formalités de création d’entreprise, de protection des investisseurs minoritaires, de paiement des impôts, d’accès aux cartes de crédit et d’enregistrement d’une propriété nous plombent. Sur tous ces sujets, il ne tient qu’à nous de figurer demain dans les cinq premiers. Nous connaissons les critères. Prenons donc les moyens d’être dans les meilleurs plutôt que de continuer à attendre sans rien changer.
Deuxième exemple : le chômage des jeunes. Il est depuis trop longtemps considéré comme une fatalité. Tous les exemples étrangers, en Europe ou ailleurs, démontrent le contraire. Pour l’éradiquer, il faut concentrer les moyens sur les non-diplômés qui ne parviennent pas à rentrer sur le marché du travail en facilitant leur accès à l’enseignement professionnel et en les accompagnant de façon intensive, suivie et conseillée dans leur recherche d’emploi. C’est beaucoup plus efficace que de multiplier les contrats aidés et c’est ce que nous devons faire sans plus attendre.
C’est en associant vision, lucidité, pragmatisme, rapidité d’action et efficacité que nous pourrons mettre un terme à la crise actuelle. Son symptôme le plus profond est le pessimisme croissant des Français sur leur avenir, exprimé par un nouveau sondage cette semaine, ce sentiment généralisé que le déclin de la France est inévitable. C’est parce que je suis persuadé du contraire que je me bats aujourd’hui et que je continue à convaincre de plus en plus d’élus.
Chers Amis, le destin de la France sera ce que nous en ferons.Au moment où la digitalisation bouleverse le monde, sachons saisir notre chance et honorer notre histoire en choisissant un avenir meilleur. Surmontons nos divisions, avançons en nous appuyant sur nos talents et prenons la responsabilité de laisser la France plus libre, plus prospère et plus unie que nous l’avons trouvée. C’est le chemin que je vous propose, avec tous ceux qui soutiennent la France en marche. Ensemble, nous pouvons réussir !
Bon week-end de la Toussaint à tous
François Vigne
Président de la France en marche