Chers Amis,

Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ! C’est, en reprenant les mots de Mark Twain, l’état d’esprit qui doit nous animer pour donner un nouvel élan à notre pays, cette volonté vigoureuse de sortir des habitudes et des cadres établis afin d’aller plus loin ensemble.

J’ai rencontré plusieurs hauts responsables de l’Etat au cours des dix derniers jours pour parler avec effet de sa transformation. J’ai été frappé par leur désabusement et leur défaitisme sur ce qui constitue une nécessité absolue. Car si l’Etat n’est pas réformable, il est condamné et sera bientôt ubérisé. Je suis convaincu qu’il mérite d’avoir un meilleur destin et que nous pouvons le lui offrir si nous en prenons les moyens. Cela exige d’agir vite !

La situation honteuse du lycée Gallieni de Toulouse, la bataille de rue hier soir à Calais et la sensible remontée des taux d’intérêts sur nos toutes dernières émissions de dette publique viennent encore de démontrer, en moins d’une semaine, qu’il faut à la fois restaurer l’Etat en de nombreux points du territoire, concentrer ses moyens sur ses priorités principales et réduire, de façon sélective mais déterminée, ses dépenses pour amorcer enfin la décrue de la dette publique.

C’est pour cela qu’il manque l’essentiel aux mesures annoncées hier par le Premier ministre : la vision. Il est bon que le gouvernement s’attaque enfin au sujet de la dépense publique. Mais l’annonce d’un plan de départs volontaires ne peut pas résumer la réforme de l’administration ! L’enjeu est moins aujourd’hui d’annoncer de futures réductions d’effectifs que de définir et mettre en place l’Etat dont la France a besoin pour faire face aux défis qui sont les siens et pour assurer une action publique efficace.

Aucune transformation véritable ne pourra réussir sans que l’exécutif n’explique clairement aux Français, qui viennent de réitérer leur attachement profond au service public, où il veut les mener et en quoi les mesures annoncées serviront l’amélioration de la vie de tous sans privilégier une catégorie particulière de la population. La défiance populaire à l’égard du pouvoir, dont témoignent les derniers sondages publiés mardi et hier, trouve sa première source dans ce déficit de vision et d’explication.

Le risque est grand que la politique actuelle, courant trop de lièvres à la fois, surfant sur les sujets d’actualité et ayant déjà trop tardé à démarrer la réforme en profondeur de l’Etat, discrédite la transformation qu’elle n’aura même pas réalisée et pousse de nombreux Français à aller chercher dans les extrêmes ce que le centre proclamé ne leur aura pas délivré ! C’est un danger à prendre d’autant plus au sérieux que l’étude du Centre de recherches politiques de Sciences-Po publiée mardi révèle que 36% des jeunes considèrent que la démocratie n’est plus la meilleure forme de gouvernement

Notre responsabilité commune, face à l’histoire et face à notre pays, est de faire le nécessaire pour donner un grand avenir à la démocratie française et qu’elle convainque de nouveau notre jeunesse. Il s’agit d’un combat de tous les jours. Nous ne devons montrer aucune faiblesse face à ceux qui veulent la détruire ou à nos responsables politiques qui ne s’en montrent pas dignes. C’est pour cela qu’Emmanuel Macron et Edouard Philippe auraient dû beaucoup plus fortement tancer, voire sanctionner, Marlène Schiappa lorsqu’elle a porté, cette semaine, une atteinte inacceptable au principe fondamental de droits de la défense.

Dans notre monde en transformation rapide, beaucoup de choses sont en train de se jouer. Il nous revient de choisir le bon côté de l’histoire en permettant à notre pays de réaliser le meilleur sans jamais renoncer à l’essentiel, qui fait sa singularité, sa force et sa grandeur. Si nous y parvenons, si nous relançons le moteur de notre prospérité en mobilisant l’esprit formidable d’une France qui ne baisse jamais les bras, alors, demain, nos descendants pourront dire que nous nous en sommes montrés dignes.

Le destin de la France est entre nos mains !

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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