Chers Amis,

Toute l’histoire de notre pays, c’est l’alternance des immenses douleurs d’un peuple dispersé et des fécondes grandeurs d’une nation libre groupée sous l’égide d’un État fort. C’est ce qu’affirmait le général de Gaulle le 16 juin 1946. C’est toujours vrai aujourd’hui.

Au-delà de leurs insuffisances personnelles, c’est parce qu’ils n’ont pas su rassembler que les deux derniers présidents de la République ont échoué. En multipliant les déclarations qui divisent et avec 38% seulement de confiance, leur successeur emprunte le même chemin. Et celui qui aspire à lui succéder en prenant la tête des Républicains, commet la même erreur en préférant fracturer. Notre projet est différent.

Il ne s’agit pas de faire semblant d’ignorer les sources de tension et nos divisions. C’est au contraire parce que nous saurons les affronter pour mieux les assumer et les dépasser que nous pourrons aller de l’avant. Nous en avons fait récemment l’expérience. Quand le système économique ou les finances publiques du pays s’affaiblissent, sa prospérité est mise à mal partout. Quand un nouveau virus infecte un seul d’entre-nous, nous courons tous un risque. Quand nous laissons l’islamisme et l’économie de la drogue gangrener les cités, l’ensemble de la population est mise en danger. Et quand des innocents sont massacrés à Paris, Nice ou Marseille, c’est notre conscience collective qui est blessée.

Faire nation, c’est la responsabilité que nous avons les uns envers les autres en tant que concitoyens. Cela implique de toujours rechercher le progrès social et la juste répartition des efforts quand nous mettons en œuvre une réforme. Car aucune avancée décisive et durable n’est possible s’il n’y a la volonté de progresser ensemble et pour le bien commun. C’est le devoir des dirigeants nationaux d’entretenir ce désir partagé de continuer la vie commune et, en reprenant la jolie métaphore d’Ernest Renan, ce plébiscite de tous les jours qui fondent une nation.

Faute de l’avoir recherché, les dirigeants espagnols se trouvent face à une crise profonde. Quels que soient le devenir de l’exécutif catalan et le résultat des élections de décembre, les divisons actuelles marqueront et affaibliront durablement l’Espagne.

L’accélération de la mondialisation a pour conséquence de dissoudre le sentiment national et de renforcer l’individualisme, tout en alimentant, dans un réflexe de protection, le particularisme et le régionalisme. Face à l’épuisement de la social-démocratie, à l’affaiblissement continu des partis de gouvernement et à la fragmentation électorale auxquels nous assistons concomitamment, il y a urgence à prendre les peuples au sérieux.

Ceux qui croient pouvoir bâtir une souveraineté européenne sur les décombres des Etats-nations se trompent. Leur faillite serait le tombeau de l’Europe. Un jour peut-être, les peuples de l’Union décideront de mettre en place une véritable confédération européenne. Nous n’en somme pas là ! À l’heure présente, l’existence des nations est souhaitable et nécessaire. Elle est la garantie de la démocratie et de la liberté, qui seraient perdues si nous étions demain soumis à la loi de Google, Facebook et Amazon ou d’un quelconque autre maître.

Certains veulent attiser les flammes de la division et entraver le progrès. Ils avancent qu’il y aura fatalement des désaccords et que notre peuple finit toujours par se diviser. Beaucoup ont plus simplement des doutes. Il y a tellement de peur et de défiance qui se sont accumulées avec les ans. Mais si nous choisissons de nous laisser enchaîner par le passé, nous n’irons jamais de l’avant ! C’est au contraire parce que nous serons capables de nous en affranchir que nous permettrons à notre jeunesse de réinventer la France et l’Europe pour les porter plus haut.

Rien n’est simple. Il est plus facile de voir ce qui nous distingue que ce que nous avons en commun. Mais il nous revient de choisir le bon chemin, non pas le plus pratiqué, mais celui qui mène au sommet. C’est parce que nous choisirons de prendre collectivement un nouveau départ, en gardant à l’esprit les enseignements du passé et la force de notre héritage, que nous nous y hisserons.

Tel est notre projet. Telle est l’ambition à laquelle nous aspirons. Avec votre soutien, nous réussirons ensemble !

Bon week-end à tous

François Vigne
Président de la France en marche

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