Chers Amis,
La force des grandes femmes, comme des grands hommes, est de nous inspirer ! Il serait absurde de transférer la dépouille de Simone Veil, accompagnée de celle son mari, au Panthéon près de Carnot, de Victor Hugo et de Jean Moulin, en ignorant son héritage. Comme cette grande Française le déclarait en 2005, « notre témoignage existe pour vous appeler à incarner et à défendre ces valeurs démocratiques qui puisent leurs racines dans le respect absolu de la dignité humaine, notre legs le plus précieux ».
Ce qui a continué de se passer en Europe cette semaine sur le front des migrants l’aurait affligé. Lors des sommets de dimanche et de jeudi-vendredi, ni la France, ni l’Union n’ont été à la hauteur de leur histoire, de leurs valeurs et de leurs responsabilités.
L’ersatz d’accord d’hier matin ne règle rien. En choisissant une fois encore de repousser les vraies décisions, nos dirigeants nous condamnent, et les migrants avec, à revivre de nouveaux épisodes Aquarius et Lifeline. Il y a pourtant urgence, dans l’intérêt de nos peuples, de l’Europe et des migrants eux-mêmes, à mettre en œuvre une solution durable assurant la sécurité de tous les ressortissants de l’Union, la nécessaire solidarité entre ses nations et le plein exercice du droit d’asile comme du respect de la dignité de chacun, à commencer par les plus vulnérables et les plus menacés.
Encore faut-il agir plutôt que discourir. Ce choix de l’action fut au cœur de l’engagement de Simone Veil au service de l’Union quand elle assuma les fonctions de président du Parlement européen. Instruite par son expérience personnelle, elle savait mieux que quiconque que « la situation de paix qui a prévalu en Europe constitue un bien exceptionnel, dont aucun d’entre-nous ne doit sous-estimer la fragilité« , comme elle le rappelait quelques années plus tard.
Son jugement résonne comme un prophétie, alors que le sommet de Bruxelles d’hier et d’avant-hier a une nouvelle fois mis en lumière les tensions de plus en plus vives entre les membres de l’Union. C’est notre responsabilité commune de les apaiser et de prendre les moyens de sortir par le haut de la crise actuelle pour assurer durablement la paix et la croissance au sein des nations d’Europe.
Si l’Union est en situation d’urgence, nos comptes publics nationaux le sont tout autant. Le président de la Cour des comptes l’a clairement rappelé mercredi. Nous ne pouvons plus attendre pour engager la réduction des dépenses de l’Etat, contrairement à la politique actuelle de l’exécutif. La confirmation hier matin du nouveau bond de la dette publique à 97,6% du PIB démontre que l’essentiel reste à faire. Le redressement des comptes publics doit devenir la première priorité du président de la République et de son gouvernement, car elle conditionne notre souveraineté, notre liberté, notre prospérité et l’avenir de notre jeunesse.
C’est parce que nous nous attacherons ainsi à redonner enfin à la France et à l’Europe les nouvelles fondations nécessaires qu’elles pourront vraiment repartir de l’avant. La pluie pourra tomber, les torrents pourront dévaler, les vents pourront souffler. Si nous construisons la France et l’Europe sur le roc, elles ne pourront plus s’écrouler.
Voici le chemin et voilà ce qu’il nous reste à faire, avec cette espérance qui animait aussi Simone Veil. Comme elle l’écrivait joliment, « malgré un destin difficile, je suis, je reste toujours optimiste. La vie m’a appris qu’avec le temps, le progrès l’emporte toujours. » Encore faut-il se battre, comme elle l’a toujours fait.
C’est à nous maintenant qu’il appartient de reprendre le flambeau en nous inspirant de son exemple pour assurer le redressement, l’avenir et le succès de la France.
La victoire se jouera aujourd’hui en Russie sur le terrain de Kazan. Mes meilleurs vœux de réussite accompagnent les Bleus !
Bon week-end à tous
François Vigne
Président de la France en marche