Chers Amis,
La première priorité est d’éviter qu’une catastrophe ne se produise les 23 avril et 7 mai prochains. Quand l’abstention ou le vote blanc tentent de plus en plus d’électeurs et que les derniers sondages donnent un total de 57% des voix à l’ensemble des candidats Le Pen / Mélenchon / Hamon / Dupont-Aignan / Poutou, avec plus de 40% pour les deux seuls premiers, soit peu ou prou le même score que celui de François Fillon et d‘Emmanuel Macron, il est clair que tout est possible.
La seconde priorité est de reconstruire. Je m’y emploie, avec notre équipe et toutes les autres bonnes volontés venant en particulier des mouvements citoyens. L’urgence est là.
A quinze jours du premier tour, l’élection présidentielle de 2017 a déjà un goût amer pour les Français. Elle promettait d’être celle du renouveau et de l’espoir. Elle est celle de la déception, du doute et de l’aigreur face à la manipulation et au viol démocratique qu’une grande majorité des électeurs de la droite républicaine et du centre-droit subissent aujourd’hui.
Si 34% des citoyens ne sont pas sûrs d’aller voter le 23 avril, ce n’est pas par esprit d’indécision, mais bien par rejet des choix qui leur sont proposés. Le fait que 52% des électeurs de Macron déclarent le soutenir par défaut est un autre indicateur du profond malaise des Français face à la situation actuelle.
C’est notre responsabilité d’y répondre. J’ai bien conscience de n’être pas parvenu à casser le plafond de verre, malgré les 478 parrainages obtenus, pour l’élection de 2017. Je suis décidé à en tirer toutes les conséquences en termes de stratégie, de tactique et d’organisation. Mais je suis tout aussi déterminé à ne pas assister au crépuscule de la démocratie française.
Au-delà de son ambiance délétère, la campagne actuelle est marquée par le triomphe de la démocratie d’opinion, où les émotions l’emportent sur la vérité, et de la victimisation, qui place chaque catégorie de citoyens en position de victime du système ou d’une autre partie de la population.
Nous devons prendre les moyens d’échapper à cette double dérive. Il faut pour cela s’appuyer sur l’exemplarité et la cohérence de comportement des responsables politiques, conditions de leur crédibilité. Il convient également de prendre l’ensemble des mesures nécessaires pour contrer les nouvelles menaces en matière de manipulation de l’information et de relativisation de la vérité. Nous pouvons, dans ce domaine, nous inspirer du nouveau projet de loi allemand visant à sanctionner financièrement les réseaux sociaux en cas de diffusion de fausse information en nous montrant plus innovants encore.
Nous devons enfin travailler à offrir cette vision d’avenir fédératrice qui manque tant. Le débat de mardi soir ou l’Emission politique d’hier ont encore montré des candidats concentrés sur les problèmes immédiats ou la gestion des difficultés quotidiennes de leur électorat cible, s’employant à cacher leurs convergences pour tenter de se démarquer et incapables d’offrir un horizon qui donne du sens. Le flou maintenu hier soir encore par Emmanuel Macron n’aide pas…
C’est justement parce que nous affronterons, sans nous dérober, les questions fondamentales – Quel avenir et quel rôle pour la France ? Quelle attitude et quelles valeurs face au terrorisme islamiste ? Quelle ambition pour l’éducation et la formation ? Quel équilibre entre performance économique et progrès social ? Quelle place pour le travail ? Quelle protection de l’environnement et de nos ressources communes ? Quel projet européen ? – en proposant une perspective claire que nous pourrons donner un nouveau souffle à notre démocratie et réunir les Français autour d’une ambition partagée.
Choisir et agir pour offrir à notre pays l’avenir qu’il mérite, c’est l’objectif autour duquel je vous appelle à vous rassembler avec la France en marche !
Bon week-end à tous
François Vigne
Président de la France en marche
