Chers Amis,

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ! Qu’aurait écrit Lamartine après la disparition, à 24 heures d’intervalle, de Jean d’Ormesson et de Johnny Hallyday ! Ce fut une rude semaine pour tous les Français. Mais au-delà de la douleur que le départ de ces deux gloires nationales peut nous causer, c’est la force de leur exemple qui doit maintenant nous guider. Car Jean d’Ormesson et Johnny Hallyday incarnaient, chacun à sa façon, le meilleur de notre nation : un immense génie , un goût immodéré pour la liberté et un même amour de la France !

Les défis, que nous devons aujourd’hui affronter, peuvent être nouveaux, tout comme les moyens à mettre en œuvre pour les relever. Mais les valeurs qui ont fait le succès de nos deux héros, le travail acharné, le talent et le courage, la fraternité et la curiosité, la loyauté et le patriotisme, ces valeurs restent inchangées. Ce sont elles dont nous avons collectivement besoin pour mener à bien le redressement de notre pays.

Au risque de me répéter, je veux redire qu’il ne sera possible sans reconstruction de l’Etat. Les huit derniers jours ont encore témoigné de son délabrement. La nouvelle panne de la SNCF à la Gare Montparnasse, la baisse accélérée du niveau de lecture des jeunes Français ou la déroute électorale des partis nationaux en Corse sont de nouveaux indices de la crise profonde qui agite notre appareil étatique.

Nous y engloutissons pourtant des moyens colossaux, entre les prélèvements obligatoires, dont les statistiques publiées hier ont confirmé que nous étions devenus les cancres de l’Union, et la dette publique qui continue à galoper pour financer notre déficit budgétaire. C’est pour cela que la reconstruction est aussi urgente qu’obligatoire.

J’ai passé l’après-midi de mardi avec des élèves de 4ème et leurs professeurs dans un collège d’une banlieue parisienne réputée difficile. J’y ai rencontré des enseignants en manque criant de moyens et de formation, des élèves tout sauf hostiles, mais rencontrant souvent des difficultés à s’exprimer et fortement désireux qu’on leur donne envie en s’intéressant à eux. Si des dictées quotidiennes en primaire sont nécessaires, elles ne sont pas à la mesure de l’enjeu. Il est urgent de réinvestir massivement dans notre système scolaire comme dans la formation des professeurs et d’offrir à tous les élèves de France les clefs du langage, du calcul et de leur avenir.

Si nous en sommes là, c’est parce que, depuis trop longtemps, nos gouvernants n’ont pas fait le nécessaire. Depuis trop longtemps, ils ont préféré la prochaine élection à l’avenir, le gain politique immédiat à l’investissement, le renoncement au courage. C’est encore ce qui vient de se passer en Corse. Les nationalistes ne l’ont emporté dimanche dernier que par forfait ! Ils ont gagné parce que le président de la République, le gouvernement et les grands partis nationaux, à commencer par le parti présidentiel, ont choisi de ne pas combattre.

Cela doit changer. Car la Corse, comme tous les territoires de la République, mérite mieux que le dédain ou l’oubli ! Ce n’est pas parce que sa situation est complexe et que les défis à relever y sont nombreux que nous devons l’abandonner à son triste sort. Dans cette situation, il nous revient de réaffirmer la grandeur de notre nation, de choisir ce qu’il y a de mieux dans notre histoire et de faire vivre ce don précieux, cette promesse, transmise de génération en génération, que nous sommes tous libres, que nous sommes tous égaux et que nous sommes plus forts quand nous agissons fraternellement ensemble.

Nous sommes les gardiens de cet héritage. Guidés par ces principes, nous serons en mesure d’imprimer à notre pays un nouvel élan, de réinvestir dans son avenir, d’éliminer le risque terroriste et d’affronter les nouvelles menaces qui se développent, de la Corée du Nord à Jérusalem, attisées par le jeu risqué du président américain.

Tel est le sens de notre liberté et de la responsabilité que nous avons envers nos enfants, la raison pour laquelle des Françaises et des Français de tout âge, de toute origine et de toute condition peuvent s’unir ensemble sur les Champs-Elysées, place de la Madeleine, dans les stades ou partout ailleurs en France.

Tel est le sens de notre action. C’est parce que nous aurons pris notre destin en main, rétabli un Etat digne de ce nom, remis notre peuple au travail, assuré la prospérité partout sur le territoire et fait face, sans crainte, aux défis de notre époque que nos descendants seront, demain, fiers de nous et de ce que nous avons accompli. Tout cela, nous pouvons le faire ! Tout cela, nous le ferons !

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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