Chers Amis,

Je tiens d’abord à assurer de mon plus profond soutien nos compatriotes de Saint-Martin et de Saint-Barthélémy. Le dénuement dans lequel Irma les a placés exige notre solidarité totale. L’ensemble des moyens nécessaires doivent être mis en oeuvre pour assurer leur santé comme leur sécurité, rétablir l’ordre public, reconstruire les infrastructures et permettre à chacun de retrouver au plus tôt une vie normale.

Car il n’y a qu’une seule catégorie d’habitants partout sur le territoire, il n’y a que des Français à part entière, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs et c’est la grandeur de notre peuple de réaliser l’effort de solidarité nécessaire quand le malheur frappe certains. C’est ce qui s’appelle faire nation.

Je crois profondément, c’est le fondement de mon engagement, que nous ne pouvons affronter les défis de notre temps à moins de nous rassembler, à moins de renforcer notre volonté de vivre ensemble, pour reprendre les mots d’Ernest Renan, en comprenant que si nous avons des histoires particulières, nous portons des espoirs communs, que si nous pouvons avoir des opinions différentes, un même objectif nous réunit : bâtir un avenir meilleur pour nos enfants et nos petits-enfants au sein de notre grand et beau pays.

Les défis sont importants. Ils sont, pour beaucoup d’entre eux, critiques. Le terrorisme islamiste continue à menacer notre sécurité et nos libertés. Des questions brûlantes et des conflits incessants dans certaines parties du monde menacent la paix mondiale. Le réchauffement climatique met en danger beaucoup de populations, comme le montrent les événements en cours dans les Antilles. Les évolutions technologiques imposent de repenser nos modes d’organisation, d’éducation et de formation professionnelle. Ce sont des raisons supplémentaires de renforcer notre cohésion et notre volonté de partager un avenir commun.

C’est dans cette perspective que l’effondrement de la popularité d’Emmanuel Macron est un vrai problème. Il n’est pas la conséquence des seules réformes de la rentrée, puisqu’il leur est antérieur. Et il se poursuit malgré l’activisme présidentiel et les nouvelles cartes postales envoyées de Grèce ou d’ailleurs. Les sondages sont clairs. Les Français ne reprochent pas au chef de l’Etat de reformer. Mais ils condamnent le fait que sa politique ne leur paraît pas inspirée d’un esprit de justice, ni s’accompagner d’un partage équitable des efforts demandés.

Mes dernières visites sur le terrain confirment qu’au sein du pays, cette colère est réelle. Elle est puissante. Elle ne s’exprime pas nécessairement en public. Mais elle se fait entendre dans un café, un salon de coiffure ou autour d’une table de cuisine. Beaucoup de Français, en particulier ceux qui n’habitent pas dans les métropoles, sont inquiets pour leur avenir et sentent leurs rêves leur glisser entre les doigts ; à l’époque des salaires gelés et de la concurrence globale, la vie finit par apparaître comme un jeu à somme nulle, dans lequel le gain de l’un implique une perte pour l’autre. Lorsque de nouveaux efforts sont demandés sans explications claires, ni surcroît d’espérance, la colère augmente. Condamner cette colère au nom de la modernité ou la traiter par l’ignorance ne peut qu’élargir l’abîme d’incompréhension qui se développe au sein de notre peuple et nous mener dans l’impasse.

Il n’y a pourtant rien d’inéluctable. C’est pourquoi le projet auquel nous travaillons et que nous vous présenterons bientôt est fondamentalement différent. J’entendais l’autre jour le président du Medef proposer le slogan : une réforme par mois. C’est stupide. De même qu’il est stérile de s’opposer pour s’opposer, on ne réforme pas pour réformer, mais pour atteindre un objectif précis au service d’une vision et du bien commun de la nation tout entière.

C’est parce que nous serons clairs sur notre vision, précis sur nos objectifs, juste dans nos réformes, cohérents dans notre action que nous pourrons convaincre les Français. Certains diront que nous sommes ambitieux. Mais c’est parce que nous serons ambitieux que nous serons victorieux !

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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