Chers Amis,

Dans les circonstances actuelles, une seule consigne s’impose. Parmi la pléthore de candidats qui se présentent aux suffrages, votez pour la candidate ou le candidat qui vous paraît, dans chaque circonscription, le plus solide humainement et le plus apte à vous représenter pendant les cinq prochaines années à l’Assemblée nationale.

Je m’inscris en faux contre le nouveau commandement selon lequel il faudrait donner une majorité absolue au pouvoir en place pour qu’il puisse agir. Les chambres introuvables, qu’il s’agisse de celle de 1815 ou de la Chambre Bleu Horizon de 1919, ont laissé de mauvais souvenirs à la France. Elles ont toujours été synonymes de crises et d’inefficacité.

Et il n’y a aucune raison pour que les projets du nouveau président et de son gouvernement ne trouvent pas demain de majorité suffisante à l’Assemblée, même en l’absence de majorité absolue pour le parti présidentiel, s’ils sont réellement convaincants. Le risque de paralysie du pouvoir est donc un faux argument.

Inversement, le flou qui entoure le programme présidentiel, encore pointé cette semaine par tous les bons spécialistes à l’occasion des premières annonces sur les ordonnances travail, les menaces inhérentes à une conception jupitérienne, à savoir impérieuse et dominatrice, de la fonction présidentielle, comme la lâche attitude adoptée par l’exécutif sur les affaires Ferrand, Sarnez ou Bayrou, illustrent les dangers qu’il y aurait à confier les pleins pouvoirs au chef de l’Etat récemment élu.

La démocratie est un bien trop précieux pour tenter le risque du parti unique !

L’aspiration des Français au renouvellement et au changement est une formidable chance qu’il ne faut pas gaspiller. Mais voir aujourd’hui nos concitoyens considérer le Front national et le Parti socialiste comme la seule véritable opposition au parti présidentiel montre l’intensité de la crise politique et les dangers du vaste parti centriste que promeuvent le président et ses alliés du moment. L’effondrement des vieux partis traditionnels, en panne de leaders et de programmes, crée un vide profond qu’il faut combler sans attendre. C’est un immense défi lancé à la France qu’il nous revient de relever.

Car déconstruire ne suffit pas à refonder. L’abstention annoncée de 48% des électeurs pour les élections législatives de dimanche et le taux de confiance de seulement 45% donné par les derniers sondages à Emmanuel Macron, inférieur à celui dont ont bénéficié tous ses prédécesseurs au début de leur mandat, sont là pour en témoigner. L’urgence est là : il faut maintenant reconstruire et faire revenir dans le champ républicain tous ceux qui sont en train de s’en éloigner.

C’est l’objectif que je m’assigne avec tous ceux qui me soutiennent, et le projet auquel je vous appelle à participer. Il en va de l’avenir de la France, de son redressement et de la vie de sa démocratie.

Bon week-end et bon vote à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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