En moins d’une semaine, trois événements viennent de démontrer qu’au delà des discours, les enjeux de l’environnement et du changement climatique restent secondaires pour nos dirigeants politiques dont la préoccupation principale reste le court terme.
En choisissant mercredi d’accorder un délai supplémentaire de trois ans aux constructeurs automobiles pour se mettre en conformité avec les nouveaux tests d’émission d’oxydes d’azote, les 28 États de l’Union, à commencer par l’Allemagne et la France, ont fait le choix de la facilité sur celui de la santé publique et des intérêts durables de l’Europe entière.
L’annonce vendredi, pour des raisons de pure tactique électorale dans le cadre des élections régionales, de la relance prochaine des travaux de l’aéroport de Notre-Dame des Landes constitue, quant à elle, une nouvelle illustration du caractère totalement accessoire de l’enjeu environnemental pour nos gouvernants actuels.
Enfin, le bilan dressé vendredi par l’ONU sur les engagements nationaux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre montre que nous sommes très loin de l’objectif de 2° C. A un mois de l’ouverture de la COP 21, ils conduisent tout droit vers un réchauffement de la planète de 3°C ou plus… Le chemin à parcourir reste immense.
Pourtant, l’inaction est un luxe que nous ne pouvons plus nous permettre. Sans vouloir chercher à se faire peur, ni à noircir inutilement le tableau, tout démontre l’urgence d’agir sans plus tarder pour stopper la dérive climatique en cours.
Ne rien faire serait un pari insensé et irresponsable sur l’avenir. Il ne s’agit surtout pas de choisir le retour en arrière ou la décroissance, qui condamneraient l’un comme l’autre le monde à un déclin rapide. Mais nous devons mettre un terme au règne de la doctrine du passager clandestin, qui amène les uns et les autres à s’exonérer de l’effort commun aux motifs que le problème les dépasse, qu’ils ne sont qu’une goutte d’eau dans sa solution ou qu’ils sont pas certains que les autres agiront.
Et nous devons redéfinir sans plus attendre les bases de notre modèle économique fondé sur les énergies fossiles pour construire rapidement un monde décarboné. Cela implique d’effectuer des choix clairs et courageux. Cela impose aussi de mener une politique suivie et cohérente plaçant les objectifs de transition énergétique au cœur de notre système fiscal, allouant des moyens massifs aux investissements dans les technologies de rupture pour le stockage de l’énergie, poussant l’industrie automobile à adapter son outil de production au plus tôt avec les soutiens éventuels nécessaires et permettant une conversion rapide du parc immobilier national à l’efficacité énergétique.
Il y a urgence ! En cette matière comme en d’autres, l’immobilisme est une faute contre la France, contre l’Europe et contre le reste du monde. C’est à nous qu’il appartient de choisir et de prendre les moyens de construire un monde meilleur !
Laisser un commentaire