Emmanuel Macron vient coup sur coup de subir deux défaites concernant la détermination des circonscriptions pour les prochaines élections européennes comme sur la question des Spitzenkandidaten (ou têtes de liste) pour la désignation du prochain président de la Commission européenne.
Cela confirme que l’approche présidentielle n’est pas la bonne. Le constat qu’il a réalisé, comme nous, pendant la compagne présidentielle du manque d’ambition de la politique européenne nationale était juste. Il a d’ailleurs été partagé par une grande majorité de Français.
Mais l’exécution de sa politique européenne est défaillante. Si nos partenaires au sein de l’Union ont d’abord été séduits par le discours d’Emmanuel Macron, ils ont vite déchanté face à aux caractère très incantatoire de son discours et à son exercice solitaire du pouvoir.
La verticalité macronnienne s’accorde mal avec l’horizontalité européenne. Au sein de l’Union, le compromis est la règle. Jouer trop personnel et au petit chef ne sert à rien, sinon à cabrer nos partenaires.
La politique européenne ne se réduit pas à un prolongement de la politique intérieure. Pour être efficace et nous permettre de rayonner, elle doit être pensée et mise en œuvre en tenant compte de la culture et des particularités du jeu européen. À défaut, elle se condamne à n’avoir plus de portée qu’un discours à audience principalement nationale comme ce fut le cas sous François Hollande.
Il a d’autant plus urgence à changer d’approche que la défense des intérêts nationaux, qu’ils soient agricoles, industriels ou militaires, impose de pouvoir exercer une véritable magistrature d’influence à Bruxelles, au bénéfice de la France et de retrouver la place que nous avons perdue depuis 2012.