Depuis le début de la crise des Gilets jaunes, l’exécutif n’est pas à la hauteur des événements.
Après avoir assisté, sidéré et incapable de réagir, au développement du mouvement, le pouvoir a choisi la voie du dénigrement et du pourrissement. Si les dégradations d’hier à Paris et ailleurs sont inacceptables et doivent être condamnées, il est tout aussi scandaleux de faire l’amalgame entre l’action des casseurs, qui ont profité de la situation pour s’adonner à leur passion destructrice, et la mobilisation de l’immense majorité des Gilets jaunes dont le seul objectif est de manifester démocratiquement leur mécontentement.
Les propos inutilement provocateurs de Christophe Castaner sont indignes d’un ministre de l’Intérieur. La question de son maintien au gouvernement est posée. En échouant deux fois en une semaine à maintenir l’ordre, le samedi 17 novembre avec des manifestants parvenant s’approcher tout près de l’Elysée, le samedi 24 novembre avec des Champs-Elysées transformés en champ de bataille, Christophe Castaner a mis en évidence son incompétence. Sa responsabilité serait maintenant de démissionner, celles d’Emmanuel Macron et d’Edouard Philippe de lui demander de partir.
Au-delà des questions d’homme, c’est la tactique politicienne du dénigrement et du pourrissement qui n’est pas à la mesure du soulèvement populaire. Le président de la République et son Premier ministre doivent apporter d’urgence une réponse crédible à la souffrance et à l’exaspération exprimées par les Gilets jaunes et les 77% des Français qui les soutiennent.
L’annonce ce soir du renoncement au péage urbain et de l’ajournement de la vignette poids lourds n’est pas la bonne réponse, pas plus que la création, très « politique à l’ancienne » d’un haut conseil pour le climat composé d’experts que le président de la République devrait rentre publique mardi. Il n’est pas non plus responsable de renvoyer le mistigri à l’Union européenne, comme l’a fait Emmanuel Macron tout à l’heure à Bruxelles.
La réponse doit venir de France. C’est en s’attaquant enfin à la réforme de l’Etat pour le restaurer tout en réduisant les impôts et taxes, en mettant en œuvre une politique claire et structurée de transition énergétique et de préservation environnementale, ainsi qu’en menant une politique volontariste d’aménagement du territoire au service de la prospérité de tous et de l’élimination des déserts de la France périphérique, que nous gagnerons la bataille du progrès partagé et que nous redonnerons espoir à tour les Français que la politique actuelle désespère.
Là est la voie, là est le chemin. Ensemble, donnons à la France et à tous les Français l’avenir qu’ils méritent !