Face à la crise de l’investissement provoquée par la politique menée depuis 2012, Manuel Valls a annoncé la semaine dernière certaines mesures en faveur de l’investissement. La principale repose sur un mécanisme de suramortissement des investissements industriels réalisés entre le 15 avril 2015 et le 16 avril 2016 seulement…
Il faut bien entendu se réjouir que le gouvernement se préoccupe enfin de la chute de l’investissement industriel en France. Mais les mesures annoncées ne sont ni assez ambitieuses, ni assez durable.
La mesure provisoire de suramortissement aura principalement un effet d’accélération. Elle poussera les entreprises qui le peuvent à se saisir de l’aubaine en anticipant leurs investissements, mais elle sera impuissante à susciter un renouveau de l’effort industriel national. Le problème de sous-investissement français ne peut se résoudre sur un an, ni même deux ou trois, mais dans le cadre d’une stratégie durable de réarmement industriel concentrant les moyens publics sur les secteurs d’avenir.
Une fois encore, le gouvernement détermine sa politique en fonction des seules échéances électorales. Au lieu de donner à la France les moyens d’une reprise durable de l’investissement industriel, il adopte une mesure court-termiste visant à présenter un bilan favorable lors des prochaines élections présidentielles. Advienne que pourra ensuite !
Le gel également annoncé par le gouvernement des tarifs des péages autoroutiers en 2015 illustre ce court-termisme jusqu’à la caricature. Le gel sera suivi d’un rattrapage entre 2017 et 2019, soit au lendemain du scrutin présidentiel…En la matière aussi, le gouvernement n’a cherché qu’à gagner du temps.
Il est temps de sortir de la dictature du court terme qui paralyse notre pays depuis plus de trois décennies et de mettre fin à l’incapacité de nos dirigeants à fixer un cap plus lointain que celui de leur réélection. C’est maintenant que la France de 2050 se prépare. L’heure est venue de reconquérir l’avenir !
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