L’école républicaine a longtemps fait la fierté de notre pays. Nous avons tous été éduqués dans la mystique d’un modèle d’excellence scolaire républicaine permettant à tous les jeunes Français, sans distinction de fortune, ni d’aucune autre sorte, d’accéder, par leurs seuls mérites, aux plus hautes responsabilités au sein de la nation. Ce modèle reposait aussi sur la qualité et l’engagement du corps enseignant, à commencer par les instituteurs, les « fameux hussards noirs de la République ».
Après les mauvais résultats enregistrés par la France au test PISA d’évaluation des systèmes éducatifs et des élèves, la désaffection des jeunes générations pour le métier d’enseignant est un nouveau signal de la crise du modèle éducatif national.
Les résultats du concours Capes qui viennent d’être rendus publics montrent une situation préoccupante. Plus de 12 % des postes n’ont pas été pourvus au Capes 2014. Le taux de vacance atteint 50% pour les lettres classiques, 17 % pour les lettres modernes, 36 % pour l’allemand et 33% pour les mathématiques. La conséquence est redoutable. L’éducation nationale n’a pas d’autre choix que de recruter des candidats qui ont une faible maîtrise des contenus à enseigner ou de manquer d’enseignants, au détriment des élèves dans les deux cas.
L’école est la clef de la compétitivité française et la condition de notre puissance économique. Elle est aussi le meilleur vecteur de la lutte contre les inégalités et le point d’appui de l’ascenseur social. C’est pour cela que le R2F fait de la refondation du système éducatif, y compris universitaire et professionnel, une priorité.
Nous devons restaurer l’attrait, l’autorité et le prestige du métier d’enseignant afin qu’il attire de nouveau les meilleurs. Il faut pour cela renforcer la sélectivité à l’entrée, investir massivement dans la formation initiale et continue des enseignants, les responsabiliser, leur donner un rôle central dans la détermination des méthodes pédagogiques ou l’évolution des programmes, améliorer leur rémunération et leur offrir des carrières motivantes, ainsi que des opportunités d’évolution vers d’autres fonctions.
Nous devons aussi travailler à une harmonisation du contenu des enseignements dans toutes les matières pertinentes (mathématiques, sciences, langue et histoire européenne en particulier) pour tous les pays de l’Union européenne afin de faciliter les échanges, pour les élèves comme pour les enseignants, et la diffusion des meilleures pratiques.
La crise de notre système scolaire, qui est le fruit de renoncements successifs depuis plus de 30 ans, est l’une des causes déterminantes du décrochage national. Il est temps de faire de sa refondation une priorité pour permettre à notre pays de revenir dans le cercle des nations les plus avancées en matière d’enseignement et de formation.
Investir de nouveau dans l’école, c’est préparer l’avenir de la France et de sa jeunesse !
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