Selon le sondage Ifop publié mercredi par le Nouvel Observateur, le FN est en tête des intentions de vote pour les élections européennes de 2014 avec 24% des suffrages.
Nos dirigeants politiques sont responsables de cette situation. Plus que de ses faiblesses, l’Europe souffre du discours hypocrite que lui applique nos responsables politiques, à commencer par le chef de l’Etat.
Comment François Hollande peut-il affirmer dans le même journal qu’il ne s’agira pas, lors des élections européennes du 25 mai 2014 « de se prononcer pour ou contre l’Europe ». Bien au contraire, ce vote sera d’abord un oui ou un non des électeurs à l’Europe telle qu’elle est actuellement gouvernée. Comment le président peut-il ensuite déclarer que son obligation est de « faire converger les économies française et allemande et de réduire les écarts de compétitivité » en laissant croire aux Français que les efforts pourraient être partagés. Soyons honnêtes, les Allemands n’ont nullement l’intention de dégrader la performance de leur économie pour la faire converger avec la nôtre. Ils attendent en revanche que nous fassions les efforts nécessaires pour les rattraper après avoir corrigé nos propres déséquilibres.
Il faut sortir de l’ambigüité et dire la vérité aux Français. « Harmoniser les systèmes fiscaux européens» signifie réduire les taux d’imposition français, et donc nos dépenses publiques, pour les aligner sur les taux moyens européens et non l’inverse. Et « assurer une meilleure convergence sociale » impliquera de baisser nos propres minimums sociaux pour les aligner sur les niveaux moyens européens avec l’objectif d’une réduction du coût du travail et d’une baisse de chômage.
En pratiquant le mensonge par omission, le pouvoir
créé chez les Français fantasmes, frustrations et inquiétudes qui nourrissent les populismes europhobes. De ce point de vue, l’euro-hypocrisieet l’euro-scepticisme présidentiel sont plus préjudiciables à l’Europe que les attaques de ses détracteurs.
Pour inverser la tendance, nous devons assumer nos choix européens. L’Union européenne, dans son architecture actuelle, a failli dans bien des domaines. Elle est fortement perfectible. Mais l’Europe a d’abord été un formidable moteur de paix, de démocratie et de croissance. Et elle nous offre un potentiel de croissance et de progrès démultiplié.
Pour faire croître la France au sein de l’Union, il faut cesser d’avoir l’Europe honteuse. C’est en la rendant heureuse, vertueuse et glorieuse que nous gagnerons !
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