Le président de la République et son ministre du Redressement productif ont communiqué jeudi dernier 34 plans pour réindustrialiser la France : beaucoup de discours et rien de concret.
Il est temps de passer de la parole aux actes. Le groupe Peugeot mérite d’être soutenu. Ne laissons pas un nouveau Pechiney se reproduire. Son abandon fut un crime contre l’industrie française.
Quelques aient été les erreurs stratégiques, Peugeot constitue un fleuron de notre industrie et porte haut nos couleurs sur de nombreux marchés internationaux. Sa contribution à l’économie nationale est importante.
Nous devons l’aider à passer ce cap difficile. La prise de participation de Dongfeng risque de n’être qu’une étape avant une prise de contrôle complète. Pourquoi laisser filer cet actif stratégique vers d’autres mains ?
Le groupe Peugeot a besoin d’argent frais. Ses actionnaires, notamment familiaux, n’ont pas les moyens de lui fournir. Que l’Etat français souscrive une augmentation de capital de soutien d’une dizaine de milliards d’euros lui permettant de passer ce cap difficile, se restructurer et se redéployer sur les marchés en croissance.
Il ne s’agit pas de revenir à un capitalisme d’Etat, dont les 30 dernières années ont montré les faiblesses. Mais soyons pragmatiques. Les Etats-Unis n’ont pas hésité à nationaliser leurs constructeurs en 2009 pour leur permettre de passer le cap de la crise.
Cette recapitalisation ne sera efficace que si l’Etat s’engage à donner à l’entreprise les moyens d’effectuer les restructurations nécessaires et d’accélérer son développement dans les nouveaux marchés en croissance. Elle serait sinon inutile.
L’exécutif a l’occasion de poser l’acte fondateur de la nouvelle France industrielle. A lui démontrer qu’elle n’est pas qu’un discours !
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