François Hollande s’est exprimé hier. On aimerait se réjouir du nouveau ton du chef de l’Etat. Mais c’est le flou et l’impuissance qui dominent au-delà du changement de vocabulaire.
Dans sa vie conjugale comme dans sa politique, le président doit sortir de l’indécision qui mène à l’impasse.
Il y a un an, François Hollande nous avait promis l’inversion de la courbe de chômage avant la fin de l’année. Il a échoué. Il nous promet maintenant la baisse des cotisations sociales sans transfert de charges grâce à des économies.
Mais il fait l’impasse sur le contenu de ces d’économies, préférant reporter à plus tard leur définition. De fait, ce sont les mêmes chiffres d’économies de dépenses, toujours annoncées, jamais détaillées, qui sont avancés. François Hollande les utilisait l’an dernier pour expliquer l’assainissement budgétaire. Il les recycle maintenant pour financer la suppression des cotisations familiales
Pourtant, les mêmes économies ne peuvent servir deux fois. C’est donc au rétablissement des finances publiques que le président vient implicitement de renoncer sans l’annoncer aux Français.
Tout aussi grave, le président poursuit sa destruction méthodique de la politique familiale française. Contrairement à la propagande développée depuis quelques semaines et aux propos du chef de l’Etat hier, il n’y a pas plus de raison que les entreprises financent la politique de santé ou les retraites que la politique familiale.
C’est cette politique familiale qui facilite le travail des femmes et plus largement la vie familiale de l’ensemble des actifs. Et les autres branches de la Sécurité Sociale assurent, tout comme la branche famille, le financement de prestations pour des bénéficiaires qui ne travaillent pas en entreprises. La double argumentation gouvernementale est donc fallacieuse.
Bien sûr il faut réaliser, dans la branche famille comme dans les autres, les économies de fonctionnement nécessaires. Mais il faut surtout mettre un terme à la prise en charge par l’ensemble des branches de Sécurité Sociale, en lieu et place de l’Etat, de dépenses indues. C’est la vraie réforme qu’il faudrait mettre en œuvre.
Le Medef a tort de se réjouir de l’annonce présidentielle. La baisse non financée de 10 milliards de charges sociales ne vaut pas le sacrifice de notre politique familiale Notre dynamisme démographique est la principale source de croissance qui reste à la France. L’annonce hier de la baisse du taux de fécondité en 2013 en dessous du seuil de renouvellement constitue une première alerte La politique anti-famille du pouvoir est en train de tuer la poule aux œufs d’or.
Ce n’est pas en nous plongeant dans de nouvelles impasses que François Hollande sortira notre pays de l’ornière dans laquelle il l’a placé. Au contraire, il est temps que le président mène enfin la politique claire et courageuse que le pays attend.
Il faut pour cela que le chef de l’Etat assume ses propres décisions. Démontrant hier encore sa difficulté à le faire, François Hollande s’est cru obligé de justifier sa demande d’entrevue au Pape François par l’aveu que le « pape peut être utile sur plusieurs sujets ». Après 20 mois de présidence, François Hollande doit démontrer qu’il peut, lui aussi, être utile pour la France.
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