François Hollande a échoué à inverser la courbe du chômage, mais est parvenu à inverser, négativement, celle de l’espérance de vie !

Pour la première fois depuis 1969, l’espérance de vie a reculé en France, en 2015, de 0,4 an pour les femmes et de 0,3 an pour les hommes… Ce recul est la conséquence d’un double phénomène de forte hausse des décès (à 600 000, soit 41.000 ou 7,3% de plus qu’en 2014) et de baisse de la natalité (avec 791 000 naissances, soit 19 000 ou 2,4% de moins qu’en 2014).

L’INSEE tient un discours alambiqué, qualifiant cette dégradation de conjoncturelle, tout en lui définissant des origines structurelles, en particulier le vieillissement de la population et des causes plus incertaines comme les vagues de froids intervenues l’an dernier. Il est pour le moins paradoxal à définir le froid comme le facteur déterminant, mais conjoncturel, de la surmortalité de 2015, alors que celle-ci a été l’une des quatre années les plus chaudes jamais enregistrées et que le changement climatique devrait entraîner des phénomènes accentués de forte chaleur et de froid… Quant au vieillissement de la population française, il est sans nul doute structurel.

La meilleure façon de lutter contre ce phénomène est de mener une politique favorisant le dynamisme de la natalité. C’était le choix constant de la France depuis la Seconde guerre mondiale et c’est cette dynamique que le chef de l’Etat a cassé en menant, depuis 2012, une politique anti-famille. La division par 2 à 4 des allocations familiales pour les foyers aisés, l’abaissement du quotient familial et de la prime de naissance, ainsi que la réduction des aides à la garde d’enfant auront des effets à long terme, dont nous voyons les premières manifestations.

C’est pour cela qu’il est urgent d’inverser la vapeur et de mettre en œuvre une nouvelle politique démographique rendant à la natalité sa place de priorité nationale et faisant de la famille le cœur de la dynamique démographique. Cela suppose de relever les allocations familiales, de renforcer les dispositifs de garde d’enfants et de donner une nouvelle lisibilité à la politique de la famille après le choc de complexification subi depuis 2012. L’empilement et la multiplication des mesures de mise sous condition de ressources ont rendu incompréhensible le système pour tout père ou mère de famille normalement constitué !

Il faut par ailleurs renforcer les mesures de prévention de la grippe et autres épidémies pour les personnes âgées et renouer, plus généralement, avec une politique ambitieuse, et non plus partisane et comptable, de santé publique.

Il n’est de richesse que d’hommes. Après trois ans et demi d’errance, il y a urgence à renouer avec une politique démographique ambitieuse assurant le développement, la prospérité et la grandeur de la France !

lfm_2016