L’ensemble des indicateurs publiés au cours des deux derniers jours signe l’échec de la politique gouvernementale.

Celle-ci n’a pas permis de faire repartir la croissance. Comme l’Insee l’a confirmé hier, la France est au contraire entrée en récession en enchaînant deux trimestres consécutifs de contraction de son produit intérieur brut. Il est maintenant attendu que la récession se prolonge sur l’ensemble de l’année.

Le gouvernement a également échoué dans sa bataille contre la progression du chômage. Les statistiques publiées hier confirment que, malgré le déploiement de tous les artifices possibles pour la masquer, le chômage s’est stabilisé en mai à un niveau record et qu’il devrait repartir à la hausse dès juin.

Le gouvernement a enfin échoué à redresser les finances publiques. Le constat rendu public ce jour par la Cour des Comptes est sans appel : « Malgré une hausse sans précédent des prélèvements obligatoires, le déficit a été plus élevé que la moyenne des autres pays européens  et trop important pour que la dette puisse être stabilisée. (…) Les autres pays de l’Union ont, en moyenne, mieux maîtrisé leurs dépenses et moins augmenté leurs prélèvements. »

Ce triple échec n’est pas le fruit du hasard. Il est la conséquence du triple choc que le pouvoir a fait subir à l’économie française depuis 13 mois : choc de défiance, choc fiscal et choc de dérapage budgétaire.

Dans ces conditions, les tentatives désespérées de la majorité pour détourner l’attention des Français et saturer l’espace médiatique en créant  un conflit artificiel avec la Commission européenne sont dérisoires. Il est temps de mettre un terme à ces tactiques de politicien de bas étages.

François Hollande doit arrêter de faire l’autruche et d’administrer aux Français la méthode Coué. L’optimisme ne justifie pas tout. Il peut même devenir anxiogène et dépressif quand il tourne au déni de réalité comme l’a montré l’exemple du président Hoover en 1929 aux Etats-Unis. En tentant de faire croire que la prospérité et l’inversion de la courbe du chômage sont  au coin de la rue, François Hollande ne fait qu’imiter Hoover avec les conséquences que nous nous connaissons.

Ce n’est pas manquer d’optimisme que de reconnaître et d’affronter la réalité. C’est au contraire faire acte de foi dans la capacité de notre pays à rebondir. Comme le souligne la Cour des Comptes, « des réformes structurelles doivent être engagées dès maintenant pour assurer le redressement durable des finances publiques. ». Il est impératif que François Hollande et son gouvernement rendent public un plan détaillé, structuré et crédible de réduction de la dépense publique.

S’il se refusait à le faire, le capitaine de pédalo prendrait le risque de se muer en capitaine du Titanic.