François Hollande avait affirmé en 2012 placer son mandat sous le signe du rassemblement, en rupture avec la France divisée de Nicolas Sarkozy.
Au delà des discours, il s’affirme aujourd’hui comme un redoutable diviseur et même un véritable fracturateur pour notre pays.
L’ex-patron du PS voit dans la radicalisation des extrêmes la meilleure tactique pour affaiblir l’opposition. Au cours des derniers mois, le pouvoir a poussé à l’exaspération les opposants au mariage homosexuel en les ignorant, sous-estimant leur mobilisation, encourageant les médias à une censure délibérée de leurs actions et provoquant des incidents lors des manifestations. Il saisit aujourd’hui l’opportunité de la tragique affaire Méric pour instrumentaliser les extrêmes en demandant la dissolution des groupuscules d’extrême-droite. L’inefficacité d’une telle mesure est pourtant connue. Les groupes dissous se reconstitueront immédiatement sous une autre forme. Le seul effet sera de les radicaliser un peu plus.
Le pouvoir doit cesser de fracturer la France. C’est sans doute sa meilleure arme pour limiter les dégâts électoraux du rejet de la politique gouvernementale. Mais ce calcul politique ne justifie pas tout.
Qu’il s’agisse des retraites, des dépenses publiques ou de la durée du travail, la France a besoin de réformes urgentes qui nécessitent de rassembler ses citoyens autour d’objectifs partagés de retour à la croissance et de victoire contre le chômage.
En fracturant le pays, le pouvoir joue avec le feu et rend plus difficile l’indispensable consensus. La situation exige qu’en son sein les politiciens cèdent la place aux hommes d’Etat.
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