Emmanuel Macron a voulu commémorer avec faste le 4 octobre le 60ème anniversaire de la Constitution de 1958. Mais c’est à son enterrement qu’il est en train de procéder.

La crise gouvernementale que nous vivons depuis l’annonce de Gérard Collomb de son intention de démissionner, et en fait depuis le début de l’affaire Benalla, nous fait renouer avec les pires moments de la IVème République. Depuis juin dernier, le gouvernement en est réduit à expédier les affaires courantes, n’étant plus capable de faire avancer les réformes qu’ils avaient annoncées, comme celle de la Constitution.

Cette situation doit cesser. Le général de Gaulle avait décidé, avec le soutien des Français, d’établir une nouvelle Constitution pour mettre un terme à l’instabilité gouvernementale, à l’immobilisme et à la défaite auxquels avaient conduit les deux régimes précédents.

S’il a choisi de doter l’exécutif de pouvoirs considérables, c’est dans le seul but de le doter des moyens nécessaires pour servir le succès et la grandeur de la France, en aucun cas pour qu’il ne les utilise pour son bon plaisir ou la satisfaction de ses caprices personnels.

De même, le renforcement décisif de la fonction présidentielle a pour corollaire l’institutionnalisation du référendum afin de permettre au président de s’assurer, sur les décisions essentielles, du soutien et de la confiance des Français. Ses derniers successeurs ont préféré ne plus y avoir recours pour éviter d’être renvoyé par le peuple souverain.

Alors que tous les sondages confirment la perte de confiance des Français en leur président, auquel ils sont moins d’un tiers à accorder leur soutien et à considérer qu’il obtient des résultats, ce serait l’honneur et la responsabilité d’Emmanuel Macron de les consulter et son mandat en jeu. Ainsi le président de la République donnerait-il une nouvelle jeunesse à notre Constitution, plutôt que de préparer, comme il le fait aujourd’hui, son cercueil.

lfm_2016