Les syndicats ont choisi d’attaquer le montant des droits à retraite du président de Peugeot. Le gouvernement, Arnaud Montebourg en tête, leur a emboîté le pas avec jubilation en plaçant le débat sur le terrain de la rémunération des dirigeants.
Ce serait de bonne guerre si le seul but manœuvre n’était pas d’alimenter l’archaïque lutte des classes qui paralyse notre pays et de flatter le populisme que les mêmes syndicats dénonçaient il y a quelques jours pour disqualifier les bonnets rouges…
C’est le contraire de ce qu’il faut faire. Si nous voulons vaincre le chômage, si nous voulons faire émerger notre pays de la crise, si nous voulons le positionner parmi les gagnants du XXIème siècle, il faut sortir les Français de l’âge de pierre de la connaissance économique dans laquelle ces mêmes responsables gouvernementaux et syndicaux veulent les enfermer.
Les 21 millions d’euros incriminés correspondent au montant total des mensualités de retraites dont aurait pu bénéficier le président de Peugeot sur les 25 prochaines années, soit son espérance de vie probable. Le problème est que les Français manquent de référence pour comprendre si un tel montant de retraite est juste ou scandaleux. Donnons-leur les éléments nécessaires !
La loi impose aux grandes entreprises de rendre public le montant des avantages, notamment en matière de retraite, auxquels leurs dirigeants ont droit. Il faut étendre cette obligation aux titulaires de mandats politiques exécutifs ou nationaux, aux responsables syndicaux, ainsi qu’aux dirigeants d’administrations publiques.
Les Français découvriront ainsi que le président Hollande bénéficiera, sur la base d’un même calcul, de plus de trois millions d’euros pour sa seule retraite de président et de beaucoup plus de 21 millions d’euros en y ajoutant sa retraite de président de conseil général et de député, ainsi que l’ensemble des avantages auxquels son statut d’ancien président de la République lui donne droit. De même, c’est en millions d’euros que
se chiffreront les droits à retraite de M. Montebourg ou des plus hauts dirigeants des administrations publiques. Quant au montant total actualisé des droits à retraite de l’ensemble des fonctionnaires, il renversera la plupart des Français et leur fera prendre conscience de l’urgence qu’il y a à stopper la prodigalité inconséquente de nos responsables politiques.
L’affaire Varin n’illustre en fait qu’une chose : l’impérieuse nécessité d’une vraie réforme des retraites pour l’ensemble des citoyens français. Les syndicats se trompent de combat. C’est cette réforme, dont l’exécutif vient de priver la France , qu’ils doivent réclamer.
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