La soi-disant réforme des retraites a été adoptée hier en catimini, avec seulement 270 votes favorables, loin de la majorité absolue de 289. Même la majorité n’a pas soutenu ce texte indigne ! Par leur vote, les députés ont transformé la réforme piteuse en réforme honteuse.

L’exécutif peut bien se flatter de l’absence de manifestation d’ampleur contre son projet. Il ne contenait rien ! Tous les efforts ont été reportés sur les générations futures, qui ne peuvent manifester, et sur les familles, qui ne le font que rarement.

Le gouvernement devait préparer l’avenir. Il a préféré l’hypothéquer pour mieux soigner sa clientèle électorale. L’ajout sans contrepartie d’un dispositif pénibilité aux contours mal définis constitue un facteur grave de dérives, dont le pouvoir a minimisé le coût. Cette bombe à retardement fragilise un peu plus un organisme déjà vacillant.

L’exécutif avait à choisir entre le courage et la facilité. Il a choisi la facilité et il a déjà le déshonneur. Ce dossier est emblématique de la pratique hollandaise du pouvoir : ne prendre

aucun risque et temporiser pour se protéger.

Les Francais ne sont pas dupes et ils infligent au président de la République un carton rouge en lui faisant subir un nouveau record d’impopularité dans le sondage Ipsos Le Point de demain, avec 24% seulement d’avis favorables, soit le score le plus faible jamais enregistré.

A gouverner sans courage, on perd toute crédibilité. A François Hollande d’en tirer toutes les conséquences !