Depuis maintenant dix jours, François Hollande et son Premier ministre travaillent à préparer les esprits à l’annonce de très mauvaises nouvelles sur la situation économique et budgétaire de la France et à en désigner des boucs-émissaires.
Après avoir nié la gravité de la situation pendant deux ans, confronté aux conséquences désastreuses de sa politique, le pouvoir, acculé, change de rhétorique. Faute de pouvoir prétexter le bilan des prédecesseurs, tout l’appareil d’Etat est mobilisé pour expliquer que notre contreperformance trouve sa source dans la déflation et dans l’euro fort.
C’est mentir aux Français. Les dernières statistiques européennes publiées hier ont battu en brèche cette argumentation fallacieuse.
L’activité dans le secteur privé a progressé dans toute la zone euro à l’exception de la France. Comme le note Markit, « l’économie de l’ensemble du secteur privé de la zone euro enregistre sa deuxième plus forte croissance depuis un peu plus de trois ans, le troisième trimestre 2014 démarrant sous de bons auspices ». La reprise est donc la partout en Europe, sauf dans notre pays. Au contraire, l’aggravation de la crise de l’industrie française fait de l’hexagone le mauvais élève de la zone euro, derrière même la Grèce ! Au niveau mondial, notre pays est l’un des Etats, avec la péninsule hellénique, la Turquie et le Brésil, où l’activité industrielle est la plus déprimée.
La déflation et l’euro fort ont bon dos. C’est chez nous qu’il faut chercher nos faiblesses. C’était tromper les Français il y a deux ans que de leur annoncer sans cesse la reprise pour demain afin de justifier l’immobilisme présidentiel. C’est les tromper aujourd’hui que d’incriminer des facteurs extérieurs pour expliquer l’aggravation de la situation économique et le décrochage de la France.
Le problème de la France, ce n’est pas la la déflation. Comme l’illustre le camouflet infligé ce soir au pouvoir par le Conseil constitutionnel, le problème de la France a un nom : la défiance généralisée a l’égard de l’exécutif français. Il a un responsable : le président de la République.
Il n’y aura de reprise que si les Français retrouvent confiance dans leurs dirigeants et dans leur pays. Plutôt que d’alibis et de faux slogans, notre pays a besoin d’une action claire et déterminée. Quatre mots suffisent à décrire ce qu’il faut faire : prévoir, décider, agir et réussir. C’est ainsi que pourront être réglés les problèmes de la France !
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