A droite comme à gauche, beaucoup veulent aujourd’hui ressusciter le service national – sous une forme ou sous une autre – pour répondre aux problèmes d’intégration mis au cœur de l’actualité par l’affaire Charlie.
Nous sommes partisans du service militaire et regrettons sa suppression il y a 20 ans. Mais ce n’est pas avec les solutions d’hier que l’on réglera les problèmes d’aujourd’hui, encore moins ceux de demain.
La principale finalité du service militaire – tel qu’il existait jusqu’en 1995 – était de doter la nation des moyens de sa défense. Sa contribution à l’intégration et à la formation de la jeunesse, ainsi qu’au brassage social, n’était qu’un heureux effet secondaire.
Plutôt que de céder une nouvelle fois à la tentation de mesures ou de lois de circonstance et de créer – sans plus de réflexion – un nouveau service national, civique ou militaire, il convient de s’interroger sur ses objectifs et sur les moyens à mettre en œuvre pour les atteindre. A quoi seraient employés les 700 000 à 800 000 jeunes de chaque classe d’âge ? Quels seraient le contenu de leur formation et leur encadrement ?
Il n’y aurait rien de pire que d’imposer à notre jeunesse une période mal encadrée de trois à 6 mois de désœuvrement. Et il faut se garder d’idéaliser le service national. Ce n’est pas en trois ou même six mois qu’on obtiendra ce que l’école a échoué à réaliser en 12 à 15 ans. Et cette même période ne suffira pas à rendre employables immédiatement des jeunes qui ne le seraient pas avant le début de leur service.
Même le mieux organisé des services nationaux sera impuissant à assurer l’intégration et la cohésion de la nation si celle-ci continue à être fracturée par le fléau du chômage. Pour réussir l’intégration de l’ensemble de la jeunesse française, il est urgent de mettre un terme au chômage de masse et de parvenir au plein emploi des jeunes générations. Cela doit devenir notre priorité absolue.
Le vrai service civique, c’est l’emploi !
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