Les Italiens ont voté. Au terme d’une campagne médiocre, ils ont sans surprise fait le choix des partis anti-système et infligé un camouflet au Parti démocrate de Matteo Renzi.

Ces résultats doivent nous alerter. Ils constituent une difficulté supplémentaire pour le fonctionnellement de l’Union. Surtout, ils montrent là où peut nous mener la politique actuelle.

L’indifférence aux souffrances de la part la moins favorisée du peuple et la perte de repères ont conduit, dans de nombreux pays, au repli sur soi et à la résurgence d’une conception ethnique de la nation. Comme l’ont montré les actions de Victor Orban en Hongrie, de Donald Trump aux Etats-Unis ou de Sebastian Kunz en Autriche, cette instrumentalisation de la dimension  identitaire constitue une menace grave pour la démocratie.

La responsabilité de Matteo Renzi dans la situation actuelle est claire, comme l’est celle de David Cameron dans celle du Royaume-Uni après le référendum sur le Brexit. L’ancien Premier ministre italien vient d’en tirer les conséquences en démissionnant de ses fonctions à la tête du Parti démocrate. Il ne faudrait pas que le quinquennat Macron nous conduise dans la même impasse.

Pour lutter, contre les tribuns populistes, deux voies sont possibles. La première consiste à adopter leurs arguments pour tenter de les dépouiller de leurs électeurs. C’est le pari que fait une partie des Républicains aujourd’hui, au risque d’y perdre son âme sans gagner les élections. Pourquoi choisir la copie plutôt que l’original ?

La seconde est d’affronter, avec détermination et sans hypocrisie, les problèmes qui sont à l’origine de la montée en puissance du populisme. Sur le plan politique, cela passe par la restauration de l’Etat et de la confiance des citoyens dans leurs dirigeants. Sur le plan économique ensuite, cela suppose de retrouver le chemin de la croissance et de la création d’emplois au bénéfice de tous, en particulier les plus fragiles. Sur le plan culturel enfin, il s’agit de recréer les conditions de la foi du peuple en son avenir et d’une ouverture sereine au reste du monde.

C’est parce que nous saurons agir dans cette triple direction avec détermination, vision et esprit de service que nous pourrons demain faire échapper la France à la dérive populiste et lui assurer un grand avenir.

lfm_2016