Volant la préséance au chef de l’Etat à quelques jours de l’interview du 14 juillet, le ministre de l’Economie a convoqué jeudi dernier une grande conférence pour présenter « son » programme économique.
Il n’a malheureusement apporté aucune idée neuve pour faire sortir la France de la dépression dans laquelle la politique de François Hollande l’a plongée. Nous avons eu droit au même projet éculé de plan de grands travaux et à une resucée de la simpliste règle des « trois tiers » (un tiers budget de l’Etat, un tiers entreprises, un tiers ménages). En septembre 2012, François Hollande l’avait utilisée pour imposer aux Français la saignée fiscale avec le succès que l’on sait… Arnaud Montebourg la propose maintenant pour répartir le produit de la baisse des dépenses publiques…
En plus d’être inutile, la communication solitaire du ministre a réussi le tour de force de rendre encore plus confuse la politique économique de l’exécutif.
Le programme présenté est-il celui du gouvernement ou celui d’Arnaud Montebourg, futur candidat à la primaire du Parti Socialiste ? Entre les trois programmes économiques de François Hollande, de Manuel Valls et d’Arnaud Montebourg, il est impossible de s’y retrouver. Comment la confiance pourrait-elle revenir !
Le gouvernement n’a pas vocation à se transformer en antichambre du congrès du Parti socialiste dans lequel s’échangent les motions ou en terrain d’entrainement de candidats à la primaire socialiste. La conférence de presse d’Arnaud Montebourg est une parfaite illustration du mal qui ronge la France. Nos dirigeants politiques, qu’ils s’agissent du gouvernement ou des exécutifs locaux, travaillent pour eux-mêmes et pour leur carrière au lieu de se consacrer au bien public.
Cela doit changer. La France ne doit avoir qu’une politique : celle de son gouvernement. Les moyens de la République ne doivent plus être mis au service de la communication et de l’ambition personnelle des ministres, quels qu’ils soient. Les ministres de sont pas propriétaires de la politique gouvernementale. Ils doivent en être les serviteurs.
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