Face à la détérioration de la situation russe, l’Union européenne est aphone. Tous se terrent et se taisent, espérant seulement que la crise se règlera d’elle-même et qu’elle n’aura pas d’impact significatif sur la reprise en cours, sur les marchés financiers ou sur notre approvisionnement énergétique.
C’est faire l’autruche et mettre la tête dans le sable. La crise ukrainienne est grave, très grave même et elle menace la paix européenne. Nous ne devons pas rester spectateurs, mais agir. Nous devons élaborer des schémas de sortie de crise. La fédéralisation de l’Ukraine n’est pas une bonne réponse. Le projet de finlandisation proposé par Hubert Védrine peut constituer une solution de court terme. D’autres options sont possibles. Nous devons les analyser et, le cas échéant, les défendre auprès respectivement des autorités russes et ukrainiennes.
Il ne sert à rien d’appeler à une Europe de la diplomatie ou à une Europe de la défense si nous ne nous sommes pas capables de définir et de promouvoir un plan européen crédible pour l’Ukraine. L’Union voudrait donner raison à ses détracteurs qu’elle ne ferait pas autrement. L’Europe doit retrouver sa voix si elle veut jouer un rôle sur la scène internationale.
Ni le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, ni le président de la Commission, Jose Barroso, ni le Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères, Catherine Ashton, n’ont la compétence et l’autorité nécessaires pour intervenir et permettre un règlement pacifique. Il appartient aux 28 de désigner deux ou trois d’entre eux pour jouer ce rôle ou, à défaut, de laisser deux ou trois d’entre eux prendre la responsabilité d’agir.
S’ils ne veulent pas rejoindre Chamberlain et Daladier au rang des dindons de l’histoire, nos dirigeants, en particulier François Hollande et Angela Merkel, doivent agir maintenant !
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