Nous fêtons aujourd’hui le soixante-cinquième anniversaire de la déclaration de Robert Schuman et la journée de l’Europe. En guise de réjouissances, nous assistons à l’expression de multiples inquiétudes après la victoire jeudi de David Cameron aux élections législatives et sa confirmation hier d’un prochain référendum sur l’Europe. Comme si tout référendum ne pouvait conduire qu’au rejet et à la sortie de l’Union !

L’Europe ne doit pas avoir peur de ses peuples ! Aucune institution démocratique ne peut craindre de rendre la parole aux électeurs.

Qui peut honnêtement affirmer, au sein des nations de l’Union, que le retour à l’isolement aurait plus d’avantages que d’inconvénients ? Mais l’Europe a perdu l’affection des peuples des pays qui la composent. Elle ne vivra que si elle la retrouve. La solidarité qui s’est développée entre ses nations depuis 65 ans finira sinon de se dissoudre comme la crise grecque nous en manifeste le risque chaque jour.

L’Europe doit cesser d’être une construction technocratique pour redevenir une communauté d’adhésion. Comme l’affirmait Robert Schuman, le progrès de l’Europe suppose « des réalisations concrètes créant une solidarité de fait. » Au stade d’avancement où nous sommes parvenus et en considérant le nombre d’Etats-membres, la poursuite de la construction communautaire implique de passer à une Europe de projets.

Dans ce cadre renouvelé, il appartiendra aux dirigeants de chacun des États membres de décider de participer ou non à ces différents projets sans pouvoir se retrancher derrière un soi-disant diktat communautaire pour en fuir la responsabilité. Les conditions de sortie de chacun des projets devront en organisées pour éviter que la défaillance d’un participant menace l’édifice tout entier. Il est aussi essentiel que ces projets reposent sur des contenus très concrets pour que les peuples des pays de l’Union puisse en apprécier l’intérêt comme la portée et se les approprier.

Si nous voulons faire vivre l’Europe, il est temps de lui donner une nouvelle organisation et un nouveau projet en phase avec les attentes des peuples des nations qui la composent. L’Europe sera populaire ou ne sera pas !