Le rapport Spinetta sur l’avenir de la SNCF et la présentation des résultats d’EDF vendredi matin ont un point commun. Ils mettent en avant la faillite de la gouvernance publique. Ces deux sociétés qui avaient des atouts considérables ont désormais un avenir très incertain du fait des erreurs commises par leurs dirigeants et de l’absence de vision comme de contrôle de la part des gouvernements qui se sont succédé depuis 35 ans.

Il est aujourd’hui probable que nos deux ex-champions iront sous dix ans rejoindre Alstom, Lafarge et bien d’autres au cimetière des gloires industrielles disparues si nous ne changeons pas radicalement de chemin.

L’interview de la ministre des Transports dans le JDD de ce dimanche montre que le gouvernement suit malheureusement la même voie que ses successeurs. Comment Elisabeth Borne peut-elle, après avoir justement pointé la dégradation de la qualité du service, le sacrifice du réseau classique, la dérive des coûts et de la dette, les mauvais choix faits en matière d’investissement et l’absence de vision globale poursuivre en affirmant que le président de la SNCF, directeur général, puis président de la SNCF depuis 2003 et 2008 respectivement, a la confiance du gouvernement !

Le rapport Spinetta, s’il fait un constat utile, ne va pas assez loin ! La situation de la SNCF, comme celle d’EDF, impose de faire rapidement des choix décisifs permettant aux deux entreprises, ainsi qu’à leurs personnels, de retrouver un avenir. Elle suppose aussi et d’abord d’avoir une vision claire de leur rôle et de leur stratégie pour le futur. Il appartient en effet de l’exécutif de déterminer la mission de la SNCF à moyen et long terme au service des transports de la population comme du dynamisme de son économie, ainsi que l’aménagement du territoire et de son développement durable.  Il lui revient de même de penser et fixer la place d’EDF au service de l’indépendance énergétique de la France, de sa compétitivité économique et de l’entretien de son patrimoine écologique.

C’est parce que nous saurons adopter cette vision prospective, mettre en place une gouvernance efficace et exigeante et mettre l’investissement en tête des priorités que nous assurerons le futur de la SNCF et d’EDF pour le meilleur intérêt de la France et de sa prospérité. Il y a maintenant urgence !

lfm_2016