Nous aurons donc droit demain au grand déballage annoncé du patrimoine des 44 membres du gouvernement. Les Français affichent leur scepticisme face à cette mesure qu’ils ne demandaient pas.
Contrairement à ce que tente de nous faire croire François Hollande dans un objectif de diversion, le coeur de l’affaire Cahuzac n’est pas le manque de transparence des hommes politiques sur le patrimoine. Il est d’abord et avant tout celui du mensonge pratiqué au plus haut niveau de l’Etat. Ne nous trompons pas. Le mensonge le plus grave de l’ancien ministre du budget n’est pas d’avoir dissimulé son patrimoine personnel. Il est d’avoir trompé les Français avec la complicité active du président de la République, celle du Premier ministre, ainsi que celle du ministre de l’Economie des Finances, sur la prévision de croissance de l’économie française en 2013 – affichée à 0,8% contre une prévision réelle de 0,1% – afin de faire adopter un projet de budget en fausse conformité avec l’objectif de déficit public de 3% du PIB. C’est cette pratique du mensonge d’Etat qu’il faut éradiquer. La fin ne justifie pas les moyens. Les Français sont suffisamment mûrs pour être traités en adultes responsables. Ils ont droit à ne pas être manipulés, ni trompés par les plus hautes autorités de l’Etat.
Notre proposition : tout membre du gouvernement pris – eu égard aux informations disponibles au moment de sa déclaration – en défaut de mensonge devra démissionner
De même, il est surréaliste de voir le président de la République partir de l’affaire Cahuzac pour tenter « d’interdire le cumul du mandat de parlementaire avec l’exercice de toute activité professionnelle, sauf exceptions mentionnées dans la loi ». En la matière, l’interdiction doit demeurer l’exception. Les Français ont besoin d’un Parlement qui les représente dans sa diversité, en particulier professionnelle, et non pas d’une assemblée d’apparatchiks de partis, comme l’a été François Hollande jusqu’à son élection à la présidence de la République. Il faut des parlementaires agriculteurs, ouvriers de l’industrie, employés, cadres, créateurs ou dirigeants d’entreprises, médecins, avocats et aussi fonctionnaires. Contrairement à ce que le projet gouvernemental voudrait nous faire croire, les plus grands conflits d’intérêts ne naissent pas d’abord chez les acteurs du privés, mais ils concernent les fonctionnaires qui n’ont pas démissionné de leur administration et sont amenés à prendre des décisions (traitements, retraites, etc.) concernant leur ex collègues et leur propre avenir.
Notre proposition : tout fonctionnaire élu devra, après son élection, démissionner et se verra interdire les pratiques de la disponibilité ou du détachement.
Esprit de vérité et sens du service : il est temps de réhabiliter ce comportement en politique.
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