Les sénateurs UMP ont choisi, vendredi, d’unir leurs voix à celle des communistes et des radicaux de gauche pour voter la suppression de l’article principal du projet de réforme territoriale.

On rêverait que de nobles motifs d’intérêt supérieur du pays et de volonté sincère de réforme justifient une telle union nationale. Mais il n’en est rien. Derrière cette combinaison hétéroclite de conservateurs de tous bords, on retrouve une seule et même volonté de préserver les chasses gardées et les privilèges existants en différant toute évolution le plus longtemps possible.

Il est certain que le projet de réforme présenté par François Hollande est bâclé, bricolé et boiteux. La carte des 14 régions qu’il a dessinée n’a de fondement ni géographique, ni historique, ni économique. Elle n’est que le  reflet de combinaisons politiciennes entre grands barons régionaux du PS.

Certaines réunifications régionales sont souhaitables comme celle des deux Normandie, mais là n’est pas l’essentiel. La vraie réforme territoriale dont la France a besoin, c’est de fusionner les départements au sein des régions. La proximité et la subsidiarité sont essentielles. Elles doivent maintenant être gérées dans l’articulation régions – communes en dépassant l’échelon administratif du département.

C’est pourquoi le projet gouvernemental de réforme territoriale doit être profondément remanié. Mais il faut le faire sans attendre, sans tenter de gagner du temps pour préserver le statu quo.

La France n’a que trop tardé à se doter d’une nouvelle organisation territoriale permettant une meilleure administration du territoire, plus efficace, plus dynamique, moins coûteuse et en phase avec ce que permettent les innovations technologiques et ce dont ont besoin les Français.

L’histoire se souvient des représentants de la noblesse qui ont su abandonner leurs privilèges, pas de ceux-ci qui se sont crispés pour les conserver.

Face aux conservateurs de tous bords et aux militants des privilèges, il revient à l’opposition de se positionner l’avant-garde du mouvement pour une France renouvelée, mieux administrée, libre et souveraine. C’est  l‘objectif et l’ambition du R2F.

 

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