Areva a annoncé hier, à l’occasion de la visite de François Hollande en Chine, le projet de prise de participation du chinois CNNC à son capital dans le cadre de la restructuration en cours.
Le chef de l’Etat a considéré « assez légitime », avec l’embarras que cette formulation approximative traduit, l’opération.
Il est normal, dans un monde globalisé et une économie ouverte, d’accepter que des partenaires internationaux puissent participer au capital des grandes sociétés françaises, qui font de même à l’étranger où elles se développent.
Nous devons néanmoins, s’agissant des secteurs stratégiques, nous assurer que cette entrée au capital ne menace pas les intérêts nationaux et que l’Etat français aura les moyens financiers nécessaires de ne pas se faire diluer, si une nouvelle injection de capital est requise, et de ne pas perdre progressivement le contrôle.
L’affaire Renault en cours, dans un secteur moins stratégique, montre que ce n’est pas chose gagnée avec un Etat impécunieux, à la dette asphyxiante, aux marges de manœuvre de plus en plus réduite.
La Chine, comme les autres puissances, a très bien compris l’intérêt de développer des positions clefs dans le capital des sociétés des secteurs stratégiques et de mettre ses moyens financiers au service de sa souveraineté nationale.
La perte de Pechiney, d’Alcatel ou même de Lafarge montre la naïveté et la légèreté de nos gouvernants en la matière. Il est temps de cesser de l’être et ne concevoir ces opérations et restructurations financière que dans une optique de long terme garantissant le contrôle national durable des acteurs industriels ou technologiques essentiels à notre indépendance et à notre souveraineté nationales.
Ne soyons pas les idiots du village global !
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