Derrière le tintamarre gouvernemental sur le nouveau rôle des femmes dans les actions terroristes islamistes ou le nombre de suspects engagés dans des filières terroristes arrêtés depuis le début de l’année, il y a une évidence. Notre système anti-attentat a une nouvelle fois gravement failli. C’est ce que le gouvernement essaye de dissimuler aux Français.
Le témoignage livré en début de semaine par le serveur du restaurant devant lequel était stationnée la 607 piégée et qui a prévenu les services de police et de sécurité était éloquent. Ceux-ci n’ont pas eu la réaction appropriée. Malgré le niveau de menace actuel, ils ont mis une heure et demi à deux heures pour intervenir. Ce retard aurait pu avoir des conséquences redoutables si le dispositif explosif avait fonctionné.
Après les carnages du Bataclan et de Nice, un tel dysfonctionnement est inexcusable !
S’il est tout à fait compréhensible que toutes les cellules djihadistes présentes sur notre territoire n’aient pas pu être éradiqués, rien ne peut justifier que nos forces de sécurité n’aient pas encore été formées aux réactions à adopter en cas d’alerte terroriste.
Utiliser une rhétorique guerrière, comme le fait à tout bout de champ l’exécutif, ne sert rien si l’on se montre incapable de préparer efficacement ses troupes au combat et de mettre place le dispositif approprié pour le gagner.
Il revient maintenant au Premier ministre et au ministre de l’Intérieur de tirer sans délai les conséquences de ce dysfonctionnement grave, y compris en termes de responsabilités, d’en expliquer aux Français les raisons et de présenter les mesures mises en place pour y remédier. L’urgence est là !