196 de nos compatriotes, dont 80% de femmes et 25 enfants, sont morts en 2016, victimes directes et indirectes de violences conjugales ou familiales. Ce sont 196 morts de trop !

Le gouvernement a annoncé un cinquième plan triennal 2017-2019 de mobilisation et de lutte contre toutes les violences faites aux femmes et un premier plan triennal 2017-2019 interministériel de lutte contre les violences faites aux enfants. Nous devons aller plus loin ! Enchaîner les plans triennaux et continuer à voir les victimes tomber ne peut constituer un objectif.

La France doit viser le 0 victime de violences conjugales et familiales le plus tôt possible. Cela suppose une triple action.

  1. Renforcer la prévention à l’école 

Il doit devenir évident pour tous les jeunes et les générations futures que les violences familiales et conjugales sont inacceptables. On ne frappe pas une femme, même avec une rose écrivait Jules Michelet. C’est parce que nous enseignerons et répéterons ce message à tous les jeunes, de la maternelle à la terminale et après, que nous pourrons en constituer un réflexe. L’histoire montre que le progrès est possible et que les pulsions animales, même ancestrales, de l’homme peuvent être éradiquées.

  1. Sanctionner toute violence familiale et conjugale

Nous devons appliquer la tolérance zéro et sanctionner de peine toute violence intra-familiale ou conjugale, même mineure. Les chiffres démontrent que les meurtres de conjoints ou d’enfants ont été précédés d’actes de violences plus bénins, qu’il ne faut jamais minimiser. La récidive doit également être durement réprimée, car elle témoigne d’une prise d’habitudes qui conduisent au pire.  

Cette tolérance 0 suppose d’assurer une protection réelle à tout plaignant lui assurant une sécurité complète, passant par l’éloignement du conjoint ou parent ou d’autres mesures de surveillance ou d’incarcération, dès qu’il révèle la violence dont il a été victime. 

C’est parce que nous briserons la loi du silence que nous remporterons la victoire contre les violences conjugales et familiales et pourrons atteindre le 0 victime.

  1. Mettre un terme à l’acceptation sociale des violences conjugales et familiales

Ces violences sont depuis trop longtemps tolérées sous le prétexte de la préservation de la paix des ménages, du respect de la vie privée ou de leurs origines ancestrales. Chacun doit prendre conscience qu’elles sont inacceptables, ne doivent faire l’objet d’aucune tolérance ou compréhension et que c’est notre responsabilité individuelle d’agir et de les dénoncer quand elles sont portées à notre connaissance. La pression sociale ne doit plus porter sur les victimes, mais sur les seuls auteurs de violence. 

C’est à ce prix que nous éradiquerons les violences conjugales et familiales, sauverons ces vies inutilement perdues et n’aurons plus besoin demain de nouveaux plans triennaux. Il n’y a plus à attendre. Ce sera l’honneur de notre pays et de notre peuple de pouvoir dire demain : nous l’avons fait !

 

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