La République est à la mode. Depuis les événements de début janvier 2015, tout le monde se proclame républicain.
Si le discours est là, les actes le sont moins. Il ne peut pourtant pas y avoir de République solide et durable sans éthique, ni exemplarité. Le président du CSA peut bien déclarer dans Le Figaro de ce matin qu’il « faut être exemplaire avec l’argent du contribuable », ses paroles resteront vaines si elles sont démenties par les faits.
Les affaires Mathieu Galet et Agnès Saal montrent le besoin urgent de changer les comportements. Elles témoignent l’un comme l’autre des dérives d’un système dans lequel les dirigeants publics gèrent avec désinvolture et légèreté, quand ce n’est pas malhonnêteté, les deniers publics et dans lequel la tutelle se montre défaillante dans son triple pouvoir de nomination, de contrôle et de sanction.
Rien ne peut ainsi justifier que la ministre de la culture tarde encore à engager toutes les poursuites nécessaires, y compris pénales, contre l’abus de bien social commis par Mme Saal, que celle-ci ait partiellement ou totalement remboursé les dépenses de taxi incriminées.
Les dirigeants du secteur public se doivent d’être exemplaires. Ceux du secteur privé sont soumis à une même exigence.
Il y a là-encore beaucoup à faire. Les présidents des entreprises du CAC 40 viennent de perdre toute légitimité à prôner la modération salariale en s’octroyant une augmentation de 10,1% en 2014 de leurs rémunérations globales contre seulement 1,4% pour leurs salariés. En prenant en compte la simple part rémunération fixe et bonus, l’écart reste de 3 à 1 à 5,2% contre 1,4%.
Il ne s’agit pas de succomber à la facilité d’un discours hypocrite et paupériste sur les rémunérations des dirigeants. La France a besoin de chefs d’entreprise et de salariés talentueux et bien payés. Il n’y a rien d’anormal non plus à ce que ceux-ci disposent de retraites d’un montant cohérent avec leurs revenus d’activité.
Mais les dirigeants du privé sont, comme ceux du public, tenus à un devoir d’exemplarité en leur qualité de chef. Il leur revient de se plier mêmes efforts que ceux demandés à leurs salariés et de pratiquer une transparence complète sur des rémunérations qu’ils n’ont aucune raison de cacher.
Ce n’est pas avec des discours mais avec des actes que l’on fera vivre la République et que l’on vaincra le populisme. Le poisson pourrit par la tête. C’est également par la tête qu’il pourra retrouver toute sa vitalité.
Dans cette période incertaine, au moment où la communauté nationale montre des signes redoutables de fragilité, c’est le devoir et l’honneur des élites nationales de se montrer à la hauteur de leurs responsabilités. Les meilleurs principes ne valent que par l’action !
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